Le comité directeur du Pds a tenu hier sa première réunion d’après les Législatives. Le Secrétaire général, Abdoulaye Wade, qui l’a présidé, a dénoncé l’organisation des dernières Législatives, et annoncé une tournée nationale de remobilisation de son électorat.
Abdoulaye Wade, le Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds), a tiré hier à boulets rouges sur le régime de Macky qui, selon lui, a fini de démontrer son incompétence, en organisant les élections législatives «les plus nulles de l’histoire du Sénégal». Il assure avoir «écrit un petit livre qui rapporte le système de fraude du régime de Macky Sall». Mais le vieux combattant pense aussi aux échéances à venir. «Nous allons dans quelques jours faire une tournée nationale pour sensibiliser et mobiliser les militants. Et nous mettrons en vente de nouvelles cartes de membre plastifiées et numérisées. Elles seront vendues à 500 francs aux membres», renseigne-t-il. Avant d’ajouter que d’ici le mois de juin le parti tiendra un congrès.
Omar Sarr, le coordonnateur du parti, a de son côté, félicité les représentants de Mbacké, de Saraya, de Touba et de l’Europe de l’Est qui, assure-t-il, malgré la kyrielle de fraude du gouvernement de Macky Sall, ont donné la victoire à sa coalition, lors des Législatives. M. Sarr a par la suite dénoncé la violation du Code électoral par le gouvernement Sall, à seulement quelques jours des élections.
S’agissant du dialogue national, Me Wade dit que Macky Sall n’est pas dans l’attitude d’un homme qui veut dialoguer. Le pape du «Sopi» a présenté ses condoléances en son nom et à celui de son parti pour le rappel à Dieu du Khalife général des Tidianes, Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine, et des anciens ministres Djibo Ka et Amadou Tidiane Ba.
Un communiqué virulent
A l’issue de la rencontre du Comité directeur, le Pds rendait public un communiqué, qui a repris l’essentiel des questions développées par Me Wade lors de son face à face avec la presse.
Le document a souligné, parlant des Législatives passées, que «le Secrétaire général national a dénoncé le chaos organisé à dessein par Macky Sall et son gouvernement pour saboter le scrutin du 30 juillet 2017 duquel ont été exclus volontairement plus de deux millions de Sénégalais, particulièrement des jeunes, privés de leur droit de vote». Et sur ce point, le Comité directeur a repris à son compte la déclaration de son leader, de ne «plus participer à des simulacres d’élections».
Et pour éviter que des situations similaires se présentent lors des scrutins à venir, le parti libéral indique ses conditions. Il demande notamment, «une Haute autorité neutre pour organiser les élections et non pas remplacer au ministère chargé des Elections un responsable Apr par un autre». Quant à la Cena, elle s’est, aux yeux de Wade et de ses partisans, discréditée «depuis le jour où elle a servi de supplétif du gouvernement en servant de faire-valoir pour modifier la loi électorale en pleine campagne électorale».
Pour montrer l’intention du pouvoir actuel de ne pas renoncer aux tripatouillages électoraux, le communiqué du Pds range la nomination de Aliou Sall dans la même veine. Pour les partisans de Wade, «la nomination de Aliou Sall à la tête de la Caisse des Dépôts et Consignations est directement liée aux questions électorales. Il s’agit non seulement de s’accaparer du pouvoir et des dernières ressources financières de l’Etat pour tricher en tentant d’assurer à Macky Sall une improbable réélection en 2019, mais aussi de tenter d’invalider la candidature de Karim Wade en confisquant sa caution à l’élection présidentielle sous la fallacieux prétexte de paiement des amendes prononcées par des magistrats tailleurs de la Crei et de la Cour suprême».
Le Pds, dans sa volonté de n’accorder aucun répit au régime de Macky Sall, a tenu à rappeler l’implication de certains acteurs majeurs de l’actuel pouvoir, à ce que le parti de Me Wade appelle, des scandales. Il cite nommément l’actuel ministre de l’Intérieur, le Dg de la Cdc, les affaires des cartes biométriques, de la Sar, des licences de téléphonie et autres. Et il conclut ce point en estimant que «l’Etat va tout droit vers la banqueroute, c’est ainsi d’ailleurs qu’il faut comprendre la vente programmée de la Sonacos et de la Poste».
Stagiaire