En tournée dans le département de Bignona, le ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage, Mabouba Diagne, a proposé aux maires des communes de former une coopérative intercommunale. Cela, afin de mieux capter des accompagnements.Par Khady SONKO – 

Le ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage a demandé aux maires du département de Bignona de former une coopérative intercommunale. «Si vous mettez en place une coopérative intercommunale au niveau départemental, je vais vous donner un tracteur», s’est  engagé le ministre à l’étape de Souda, dans la commune de Ouonck. Mabouba Diange était en tournée dans la région pour, dit-il, «vivre les problèmes des agriculteurs». «Ces tracteurs sont subventionnés, cela veut dire que vous devez faire une certaine contribution. Mais là, j’ai demandé à mes services, vous êtes déjà sur la liste et je vais accélérer les choses pour que vous ayez votre tracteur départemental», a-t-il promis. Mabouba Diagne a insisté sur la nécessité pour les maires  du département de Bignona de se regrouper. «Faites un plan d’affaires quinquennal de 2024 à 2029. Mais dans ce plan quinquennal, parlez avec les femmes des communes, les groupements de jeunes de chaque commune. Ils vont vous dire ce qu’ils veulent», espère M. Diagne.
Les doléances de ses hôtes ont porté sur un accompagnement sur la formation, sur le financement et sur la formalisation, ainsi qu’un accompagnement sur la transformation, et enfin une digue anti-sel.
«Dans cette coopérative intercommunale, voire départementale, si on a un plan d’affaires très bien défini de 2024 à 2029, avec des objectifs sur la riziculture avec l’arachide, le maïs, le blé, les palmiers…, nous devons être en mesure de relever le défi», convainc le ministre de l’Agriculture. A l’en croire, le gouvernement est en train de voir comment mécaniser l’agriculture du pays. «Le Sénégal compte 14 régions, 46 départements et 557 communes. Mais dans ces 557 communes, on peut les regrouper ensemble, regrouper les villages ensemble et élaborer des stratégies», a suggéré Mabouba Diange. Son ambition, dit-il, est aussi de positionner des motoculteurs et des tracteurs dans l’ensemble des communes, de sorte qu’ils soient disponibles et accessibles.
Convaincu qu’on ne doit plus donner de semences écrémées, il a dit son souhait de ne donner que des semences certifiées. Le ministre a dans cette dynamique déjà donné des instructions au Directeur général de l’Isra pour que l’autosuffisance en semences certifiées dans les 36 prochains mois soit une réalité. «Entretemps, on va distribuer ce qui est disponible», fait-il savoir. Au cas où les agriculteurs seraient d’accord sur ce principe, le ministre va rajouter le reliquat sur les engrais. Aussi, compte tenu de la rareté des moyens financiers pour les agriculteurs aux mois de mai et juin, constituant la période de distribution des semences et engrais, le ministre propose de faire cette distribution aux mois de décembre et janvier. «Le cultivateur a de l’argent aux mois de décembre et janvier. C’est à ce moment qu’on doit faire la mise en place des engrais et lui donner la possibilité d’en acheter», prône M. Diagne.
A l’en croire, les régions du Sud et du Sud-est sont capables de nourrir le Sénégal. «Ces régions font partie des régions où il pleut encore, avec une brave population d’agriculteurs et d’éleveurs. On a tout pour que cela marche», estime le ministre, qui a par ailleurs promis une bonne utilisation des moyens que l’Etat et les partenaires vont mettre à la disposition des agriculteurs. «Ces moyens ne seront plus détournés», assure-t-il.
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