Le Saes : «Que les chantiers à l’arrêt soient terminés d’ici décembre» – Le Sudes : «Recruter 300 enseignants d’ici octobre»

La décision prise par le gouvernement d’orienter tous les nouveaux bacheliers dans les universités publiques est à saluer. C’est l’avis des responsables du Saes et du Sudes/Esr qui demandent à l’Etat de finaliser les chantiers en cours et de recruter un nombre suffisant d’enseignants pour accompagner cette mesure.

Les syndicats de l’enseignement supérieur ont toujours dénoncé l’orientation des bacheliers dans le privé. Pour eux, la décision prise par le gouvernement d’orienter tous les bacheliers de cette année dans les universités publiques est à saluer. Pour le secrétaire général du Sudes/Esp, Oumar Dia, ce point faisait d’ailleurs parti de leur plateforme revendicative. C’est aussi le point de vue de Malick Fall, patron du Saes, qui renseigne que son syndicat a toujours demandé que «des moyens soient mis à la disposition des universités pour accueillir les bacheliers qui le souhaitent dans le public». Toutefois, les syndicalistes de l’enseignement supérieur estiment que cette décision doit être accompagnée par la mise à la disposition des universités publiques de moyens conséquents. Oumar Dia et Malick Fall trouvent insuffisants ceux annoncés par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation pour accompagner cette mesure. Dans l’immédiat, le secrétaire général du Saes recommande «la finalisation des infrastructures». D’après M. Fall, il faut que les chantiers qui sont «à l’arrêt puissent être terminés au plus tard au mois de décembre». Le secrétaire général du Sudes/ Esr soutient quant à lui que l’achèvement des chantiers des universités de Thiès, de Saint-Louis et Bambey ne règlera pas le problème de la rentrée universitaire prochaine. Pour Oumar Dia, c’est «une goutte d’eau dans l’océan». La solution à court terme, c’est de terminer les chantiers de toutes les universités du Sénégal pour renforcer leurs capacités d’accueil. Concernant l’Ucad, il conseille au gouvernement de mettre à sa disposition de nouveaux bâtiments. Le syndicaliste parle même de l’immeuble qui est en face de l’Ucad et du Building administratif puisque les ministères sont maintenant à Diamniadio.

Mettre à la dispo­sition de l’Ucad de nouveaux bâtiments
En plus de la question des infrastructures pour accueillir les nouveaux bacheliers, il se pose aussi celle du personnel enseignant. De l’avis de Oumar Dia, il faudra d’ici octobre recruter 300 nouveaux enseignants. S’agissant de ce point, le secrétaire général du Saes soutient pour sa part qu’en plus du gouvernement, les recteurs peuvent réorganiser leur budget pour recruter 50 ou 100 enseignants. D’après Malick Fall, si on parvient à avoir «300 à 400 enseignants, il est possible d’orienter les bacheliers de 2019». Dans la même veine, il appelle les autorités à payer les vacataires leur dû. Ce qui, d’après lui, entre dans le cadre de la motivation. Dans le moyen et long terme, les syndicalistes du supérieur demandent à l’Etat d’investir davantage dans ce secteur. Rappelant que le ministre a informé que le gouvernement avait dépensé plus de 41 milliards pour la prise en charge des étudiants dans le privé, le secrétaire général du Saes estime que l’Etat peut faire le même investissement dans le public pour les 5 prochaines années. Soulignant ainsi qu’il y a beaucoup de chantiers dans ce secteur et qu’il faut que l’Etat y mette du sien s’il veut un enseignement supérieur de qualité.