Ça en devient un pari osé : au lendemain de la décision du ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation d’orienter tous les bacheliers dans les universités publiques, le Saes exprime sa satisfaction. Mais, il tient néanmoins à prévenir l’Etat pour «éviter que cette décision brusque ne soit une façon habile de déplacer le problème de la prise en charge des bacheliers par les établissements privés de l’enseignement supérieur vers les universités publiques déjà affectées par les effectifs pléthoriques, le manque criant d’infrastructures et d’enseignants et l’insuffisance des budgets» : le syndicat «exige, avant l’envoi de l’ensemble de ces nouveaux bacheliers dans les universités publiques, le respect d’un certain nombre de préalables que sont entre autres : l’achèvement et la livraison avant la prochaine rentrée universitaire de toutes les infrastructures équipées dans tous les campus ; l’ouverture immédiate de 400 postes d’enseignants-chercheurs et le recrutement conséquent d’enseignants-chercheurs pour arriver au moins à 70% de permanents à l’horizon 2021-2022». Sans oublier «le paiement des sommes dues aux vacataires qui accompagnent les universités dans leur fonctionnement, l’augmentation conséquente dès 2020 de la dotation de l’Etat aux universités publiques pour atteindre l’objectif budgets de vérité et couvrir ainsi les dépenses pédagogiques, de recherche et de personnel».
Dans son communiqué, le Saes demande évidemment la programmation pour un démarrage progressif des Instituts supérieurs d’enseignement professionnel (Isep), le respect de la loi 2015-26 du 28 décembre 2015 qui stipule en son article 3 que «le ministère de tutelle et les instances pédagogiques déterminent, d’un commun accord, les capacités d’accueil des universités publiques».
Selon ce syndicat, il a toujours œuvré «pour que les bacheliers qui le désirent soient orientés dans le public et il veillera à l’accès pour tous les bacheliers à un enseignement supérieur public de qualité». En revanche, il invite l’Etat à régler ces préalables pour éviter «toutes les conséquences néfastes que pourrait entrainer cette décision si ces préalables ne sont pas respectés aggravant ainsi la situation difficile des universités publiques».