Venue apporter l’appui de l’Etat aux impactés du coronavirus dans les zones d’orpaillage, la ministre Sophie Gladima Sibi s’est désolée de la dégradation de l’environnement liée à cette activité d’extraction artisanale de l’or. «L’environnement souffre énormément de l’activité minière», reconnait-elle. «Et, on ne peut continuer à laisser faire, a-t-elle estimé. D’ailleurs, le secteur sera réorganisé et mieux refait pour une meilleure gestion. D’ici 2021, des cartes géo-référenciées seront mises à la disposition des orpailleurs. Ce qui permettra de mieux contrôler le secteur et va déterminer le type d’activité à mener. Mieux, nous travaillons à réorienter les orpailleurs dans le secteur agricole. Nous avons claire conscience que l’agriculture nourrit son monde, c’est pourquoi notre objectif est d’accompagner les orpailleurs dans le secteur de l’agriculture», a dit la ministre des Mines et de la géologie.
Mme Sophie Gladima Sibi, qui a effectué une visite à Tambacounda, après l’étape de Kédougou, dit inscrire son déplacement dans le cadre des actions de soutien aux acteurs du secteur des mines, impactés par la pandémie. Justifiant l’arrêt des travaux de recherche du métal précieux, elle a tout même soutenu qu’il était nécessaire car la santé n’a pas de prix. Dans ses bagages, il y avait plus d’une vingtaine de tonnes de riz, de l’huile et du sucre. La première des géologues est aussi venue avec des produits détergents et une dizaine de motos tricycles, entre autres produits transportés. Une manière, dira-t-elle, de soulager un tant soit peu, les orpailleurs. Le même geste a été fait à Kédougou, soutient la ministre.
Amadou Diallo, maire de la commune de Sadatou, localité abritant le site d’orpaillage de Diyabougou, a dit apprécier le geste du ministère. En effet, précise l’édile de Sadatou, «les populations de la commune souffrent depuis l’arrêt des travaux d’exploitation de l’or. Elles sont vraiment fatiguées. Mais depuis l’annonce de l’aide de l’Etat, tout le monde a applaudi des deux mains».
Ablaye Keïta, au nom des orpailleurs, a embouché la même trompette. «Depuis l’arrêt des travaux de l’or, nous n’avons plus de ressources. Nous sommes fatigués», déclare-t-il. Remerciant l’Etat pour son aide, il a tout de même exhibé quel­ques doléances. «Nous manquons d’infrastructures scolaires pour nos enfants. Les routes dans la zone sont impraticables», déplore M. Keïta, sans cacher leur volonté d’être mieux accompagnés pour pouvoir moderniser leur agriculture. «Si l’Etat veut que nous pratiquions l’agriculture, il faut qu’on soit mieux accompagnés en matériels», lâche Ablaye Keïta.