Ce dimanche 9 février 2020, le film «Parasite» est entré dans la légende des Oscars en devenant le premier long métrage en langue étrangère à obtenir le prix du «meilleur film», récompense phare d’Hollywood. Le film a aussi reçu l’Oscar du «meilleur scénario original», tandis que Bong Joon-ho a été sacré «meilleur réalisateur».

Quand Jane Fonda a ouvert l’enveloppe pour annoncer l’Oscar du meilleur film pour Parasite, il n’y avait plus forcément beaucoup de doute parce que Bong Joon-Ho avait gagné l’Oscar du meilleur réalisateur alors que beaucoup imaginaient le Britannique Sam Mendes récompensé pour 1917. C’était un signe de plus. Hollywood adore le film coréen et la personnalité pince-sans-rire du cinéaste qui a rendu hommage à un géant du 7e art, présent au Dolby Theater : «Quand je suis venu chercher l’Oscar du meilleur film, je me suis dit que c’était fini et que j’étais tranquille pour le reste de la soirée… Merci ! Quand j’étais jeune et que j’étudiais le cinéma, j’ai lu une citation que j’ai gardée profondément ancrée en moi : «Le plus personnel est ce qu’il y a de plus créatif.« Cette citation est du grand Martin Scorsese.» Parasite, la satire cruelle sur le gouffre entre classes sociales en Corée du Sud, avait déjà été récompensée par la Palme d’or au dernier Festival de Cannes, puis par le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère.
Le septième long métrage du réalisateur sud-coréen a réalisé l’exploit de surclasser des poids lourds comme The Irishman de Martin Scorcese, Once upon a time in Hollywood de Quentin Tarentino ou encore 1917 de Sam Mendes. Déjà célébré par de nombreux cinéphiles à travers le monde, le cinéma sud-coréen devrait sans aucun doute se voir ouvrir de nouvelles portes. Tout cela, grâce aux quatre statuettes remportées par Parasite.

Brad Pitt ému
Et dans les autres moments marquants, il y a cet Oscar pour Brad Pitt, alors que ce n’est pas son premier Oscar. Il avait déjà gagné une statuette en tant que producteur pour le film 12 years a slave. Mais là, c’était pour son cœur de métier, pour son rôle de cascadeur charismatique dans Once upon a time in Hollywood. On l’a senti très ému, lui qui dégage d’habitude cette impression de décontraction permanente. «Je ne suis pas du genre à regarder derrière moi, dit-il. Mais cet Oscar m’oblige un peu à le faire et je pense à mes parents qui m’emmènent au Drive-in voir Butch Cassidy et le Kid, à charger le coffre de la voiture pour venir ici, à Geena Davis et Ridley Scott me donnant ma chance et à tous les gens formidables que j’ai rencontrés sur le chemin. Once upon a time in Hollywood. Il était une fois à Hollywood. C’est bien vrai.» Et puis, Joaquin Phoenix, le sombre héros de Joker, et Renée Zellweger, en Judy Garland dans Judy, ont reçu les statuettes de meilleur acteur et actrice. Pas vraiment une surprise. Ils avaient raflé à peu près tous les autres prix de la saison des récompenses qui s’est donc achevée cette nuit.
Rfi