A cause des mauvaises conditions de travail et des mauvais traitements supposés, les travailleurs de l’entreprise chinoise Chino Hydro, chargée de la mise en place et de la pose des conduites dans le cadre du dessalement de l’eau de mer, ont décrété une grève de 72h. Ils invitent les autorités à intervenir pour trouver une solution à cette crise.Par Justin GOMIS –

Les travaux de l’usine de dessalement risquent de connaitre des couacs, car les travailleurs de l’entreprise Chino Hydro, chargée de la mise en place et de la pose des conduites dans le cadre du dessalement de l’eau de mer, ont décrété lundi une grève de 72 heures. Ils se plaignent des mauvaises conditions de travail et des mauvais traitements dont ils font l’objet de la part de l’entrepreneur chinois. Une situation qu’ils ont dénoncée avec la dernière énergie. «Nous dénonçons le manque de considération des Chinois. Nous notons des renvois sans préavis ni motifs valables dans tous les corps de métier. Nous notons des chantages avec les heures supplémentaires. Nous notons le non-suivi et la non-prise en charge des cas d’accident de travail sur  le chantier», a déclaré Mouhamadou Moustapha Fall, représentant des travailleurs de l’entreprise Chino Hydro. Il en veut pour preuve l’exemple d’un topographe qui a fait un accident de travail le 30 juillet et qui a subi une opération ce mois d’août.

D’après lui, «c’est à 14 heures qu’il est entré au bloc. Mais ils sont venus pour payer les factures et les ordonnances à 21 heures, sous prétexte qu’ils étaient en réunion». Selon Cheikh Ka, un employé de Chino Hydro, les travailleurs restent dans les chantiers «jusqu’à des heures tardives et rentent par la suite par leurs propres moyens». Quid des contrats ? «Ils ne sont que de nom. Ils n’obéissent à aucune forme juridique. On nous a fait signer des contrats de six mois. Et quand ils arrivent à terme, les travailleurs sont libérés sans aucun avantage», regrette M. Ka.

«Depuis plus de trois ans, nous travaillons dans l’entreprise pour le développement de notre pays, mais nous n’avons jamais eu de contrats valables qui répondent aux normes et exigences de la loi et du Code du travail sénégalais. Ils nous mettent sur la table des contrats de chantiers censés se ter­mi­ner dans moins de six mois, où nous perdons tous nos droits et avantages», dénonce encore le représentant des travail­leurs de l’entreprise Chino Hydro.
Face à cette «situation inacceptable», les travailleurs se disent déterminés à «se battre quel que soit le prix à payer». «Nous lançons un appel solennel à toutes les autorités compétentes, à savoir le Président Bassirou Diomaye Faye, le ministre du Travail, l’Inspec­tion du travail, le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement, pour trouver une solution à cette situation que nous vivons.»
Présents à ce point de presse des travailleurs, les responsables de l’entreprise chinoise n’ont pas jugé utile de se prononcer sur la question. Ils promettent de réagir après concertation.
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