Le ministre des Collectivités territoriales, du développement et de l’aménagement du territoire, Oumar Guèye, exhorte les collectivités territoriales à proposer des contrats en bonne et due forme aux travailleurs, dans le cadre de la mise en œuvre de la Fonction publique locale, en vue de sécuriser leurs emplois. «Nous encourageons beaucoup les collectivités territoriales à signer des contrats avec les travailleurs dans le cadre de la mise en œuvre de la Fonction publique locale», a-t-il dit samedi à Diourbel, au cours d’un Crd spécial consacré à la Fonction publique locale. Selon le ministre, la Fonction publique locale présente plusieurs avantages pour les travailleurs communaux dont «la sécurisation de l’emploi». «Elle donne aux travailleurs un certain nombre de droits, de sécurité, ainsi que des assurances en termes de retraite et de cotisation au système de retraite», a-t-il expliqué à l’Aps.
Oumar Guèye a donné des assurances aux agents, relativement au risque de perdre certains de leurs acquis, notamment le traitement salarial, avec l’entrée en vigueur de cette réforme. «Il ne s’agit pas de perdre des avantages, même s’il y a des seuils dans la Fonction publique locale», a-t-il souligné. Il ajoute : «Si un employé avait un salaire d’un certain niveau, il y a la compensation directe avec le maire qui vient pour faire en sorte que le revenu net du travailleur recruté au niveau de la Fonction publique locale ne change pas.» Pour le compte d’un recensement mené dans le cadre de la mise en œuvre de cette réforme, le ministère des Collectivités territoriales a répertorié «plus de 11 mille travailleurs» dans les collectivités territoriales au Sénégal, dont 9 605 agents qui disposent de diplômes ont été proposés pour une intégration dans la Fonction publique locale. «Quand il y a un audit, cela veut dire que ce sont ces 9 000 qui entrent en droite ligne avec les critères qui permettent de recruter. Ces personnes, si elles le souhaitent, peuvent être recrutées dans la Fonction publique locale», a souligné Oumar Guèye. Toutefois, elles peuvent refuser le changement de statut puisque l’intégration dans la Fonction publique locale n’est pas une obligation, selon le ministre. «La Fonction publique locale présente des avantages que n’offrent pas les autres systèmes de recrutement qui existent au niveau des collectivités territoriales», a insisté M. Guèye.
Sur le plan organisationnel, dit-il, il faudra d’abord sécuriser les dossiers des agents par un processus de numérisation et d’archivage. Il a invité les collectivités à «rendre accessibles ces documents à moyen terme en les mettant en ligne. Ensuite, il faudra amorcer l’immatriculation des agents des collectivités territoriales en relation avec le chef du Petit centre». Des études vont également être menées, notamment pour évaluer la possibilité de la migration des pensions de retraite de l’Ipres, au Fnr, a-t-il annoncé, précisant que les collectivités territoriales ont deux ans pour se conformer à l’organigramme. Selon le ministre Oumar Guèye, un Conseil présidentiel se tiendra bientôt sur la décentralisation. «Ce sera un moment fort de décision, notamment pour la mise en œuvre de la Fonction publique locale», a-t-il indiqué. Pour Moussa Cissokho, représentant de l’Intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales, cette rencontre a permis d’avoir plus de visibilité sur la Fonction publique locale, «une vieille doléance» des travailleurs du secteur. Avec cette réforme, «l’espoir est permis», a-t-il dit, assurant que le ministre des Collectivités territoriales, du développement et de l’aménagement du territoire «est en train de parachever cette importante réforme».