Le ministre des Collectivités territoriales et de l’aménagement du territoire soutient que «l’incohérence territoriale est un souci majeur du gouvernement», dont la volonté est d’arriver à «poser des actes forts» dans ce domaine, de concert avec les acteurs concernés.
S’exprimant vendredi à Saint-Louis au cours d’un Comité régional de développement (Crd) spécial d’évaluation de l’Acte 3 de la décentralisation, il note que «cette question mérite des solutions» et doit être réglée «de manière juste pour l’intérêt de chaque collectivité territoriale» ; d’où, selon lui, «la nécessité aujourd’hui de poser des actes forts» dans le cadre des décisions que les pouvoirs publics sont appelés à prendre en rapport avec les acteurs du secteur.
Le ministre des Collectivités territoriales, en réponse aux différentes interpellations des élus et maires de la région de Saint-Louis, a fait un rappel historique des différentes réformes de la décentralisation. Il a évoqué l’Acte 1 de la décentralisation lancé en 1972, suivi de l’Acte 2 de la décentralisation en 1996, avant l’entrée en vigueur de l’Acte 3 de la décentralisation en 2013, qu’il est désormais question d’évaluer «afin de l’améliorer, suivant la spécificité de chaque région».
M Guèye assure que «toutes les collectivités territoriales du pays vont bénéficier» des politiques publiques mises en œuvre depuis le niveau central, relativement aux infrastructures, à l’éducation, à la santé, à la pêche et à l’agriculture, entre autres secteurs. Les fonds de dotation alloués aux collectivités territoriales par exemple sont passés «de 16 milliards en 2012 à 24 milliards de francs Cfa en 2019», ce qui équivaut à «une hausse considérable», a-t-il relevé. De même, les fonds d’équipement des collectivités territoriales «sont passés de 12,5 milliards de francs Cfa en 2012 à plus de 26 milliards en 2019», évolution traduisant, selon lui, «la volonté du Président Macky Sall de doter des collectivités territoriales de ressources importantes».
Dans le même registre, il a signalé la mise en œuvre des programmes tels que le Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal, dont le financement s’élève à 130 milliards Cfa sur 5 ans, mais aussi le Programme national de développement local (Pndl) et la Contribution économique locale (Cel), dernière réforme appelée qui vise à «doter les collectivités de ressources supplémentaires».
Dans le domaine de la formation, Oumar Guèye a relevé qu’une plus grande qualification des ressources humaines s’avère «nécessaire pour avoir des territoires viables, compétitifs et porteurs de développement». Le ministre des Collectivités territoriales et de l’aménagement du territoire compte s’atteler à cela «pour permettre aux Exécutifs locaux, les conseillers, d’être bien formés». Le ministre a aussi souligné la nécessité de mettre en place des centres d’état civil «modernes, numérisés et sécurisés», ajoutant que «l’Etat a déjà dégagé un financement de 7 milliards de francs Cfa pour ce volet, car un pays sans état civil performant et viable ne peut pas se développer». Il a donné des assurances aux maires et élus locaux, en relevant que les questions relatives au statut de l’élu local, ainsi qu’à la fonction publique locale «seront bientôt résolues, car il ne reste qu’un seul décret à signer et qui concerne l’organigramme».
Pour l’intercommunalité, le ministre assure également que le décret correspondant «va être signé», mais avant, il suggère aux maires et élus «d’entamer le processus de l’intercommunalisation sur certains domaines de leurs compétences, comme la gestion des ordures, etc.»
APS