Ousmane Chimère Diouf, qui a largement remporté le scrutin face au juge Abdou Khadir Diop lors de l’Assemblée générale de l’Ums tenue ce week-end, est le successeur de Souleymane Téliko à la tête de l’Union des magistrats sénégalais (Ums).Par Dieynaba KANE

– Après quatre ans à la tête de l’Union des magistrats sénégalais (Ums), la page du très médiatique Souleymane Téliko se referme. Ousmane Chimère Diouf a été élu président de l’Ums à l’issue du vote qui s’est déroulé lors de l’Assemblée générale de l’Ums ce week-end. Le successeur de Souleymane Téliko est le président de la deuxième Chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Dakar. Il a largement gagné face à son adversaire, le juge Abdou Khadir Diop, président du Tribunal de la Grande Instance de Saint-Louis, et Secrétaire général du bureau sortant. Il faut noter que Hélène Sarr Camara est la vice-présidente et Youssoupha Ndiaye, Secrétaire général de l’Ums. Après la proclamation des résultats, le nouveau président de l’Ums, qui a remercié ses collègues, s’est réjoui du bon déroulement du vote. «Comme à l’accoutumée, les élections se sont déroulées dans la transparence et dans un esprit démocratique empreint de cordialité», a-t-il salué. Dans son discours, M. Diouf a appelé à l’unité : «A mon challenger et aux autres candidats malheureux, je voudrais leur exprimer nos encouragements et leur assurer de notre entière disponibilité à accueillir toutes les bonnes idées qui vont dans le sens du renforcement de notre chère union. Le travail commence dans l’unité et la solidarité.» Il enchaîne : «Croyez moi, ma fierté est aussi grande que le monde. Mes collègues, dans un engouement historique, m’ont envoyé un message silencieux, celui de leur confiance, à moi de la mériter parce que dans la vie, tout se mérite. Je suis fier d’appartenir à un corps gage et garant de l’Etat de droit, de la stabilité et de la sécurité voire de la tranquillité des populations et cela, personne ne peut nous l’enlever.» Chimère Diouf mesure les défis à relever pour les magistrats. «Moins de 500 magistrats pour une population de 16 millions d’habitants, il n’est pas nécessaire de décrire les conditions difficiles dans lesquelles la justice fonctionne et malgré tout, ces braves hommes et femmes ne rechignent jamais à la tâche pour mener à bien leur mission. Nous de vons respet et considération à nos aînés. «Nous adopterons une démarche inclusive et participative, faite de concertation et de dialogue»», avance le président de l’Ums. Il poursuit : «Magis­trats sénégalais, soyez fiers de vous et œuvrez tout le temps pour retourner à Dame Justice la place privilégiée qu’elle nous a donnée dans la société en cultivant la courtoisie, l’élégance, le sentiment du devoir bien accompli de par la qualité des décisions rendues, et en respectant ce Peuple au nom de qui justice est rendue. A vous mes amis qui ne cessez de m’encourager et de prier pour moi, je vous dis encore merci. Que le Bon Dieu nous garde tous et en bonne santé.»
Dans les rangs de la magistrature, certains espèrent un «retour à l’orthodoxie» après deux mandats de Souleymane Téliko, qui avait des relations «conflictuelles» avec l’Exécutif. L’élection de Chimère Diouf, qui a battu campagne sur le «modèle opposé à celui de Téliko à savoir la solidarité et le refus de discréditer les collègues, d’éviter la surmédiatisation, de vouer un respect aux aînés et à la hiérarchie, de se tenir à distance des chapelles partisanes, d’entretenir des relations cordiales et non conflictuelles avec l’Exécutif et aussi défendre les intérêts matériels et moraux des magistrats», est un vrai «soulagement».
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