Ousmane Diagne : «L’autorité politique n’a rien à voir dans ce dossier»

Accusé d’être derrière la procédure enclenchée pour traduire le député Farba Ngom devant le Pool judiciaire financier, le ministre de la Justice a nié ces allégations. Interpellé sur cette question en marge de la Conférence nationale des chefs de parquet, Ousmane Diagne a soutenu que l’autorité politique qu’elle représente n’a rien à voir dans cette affaire. Selon lui, la procédure résulte d’un rapport de la Cellule nationale de traitement des Informations financières (Centif), et les rapports de cet organe sont remis directement au procureur de la République.Par Justin GOMIS
– L’immunité parlementaire du député-maire des Agnam sera très probablement levée ce vendredi sur demande du Parquet financier pour divers délits présumés, comme blanchiment de capitaux et trafic d’influence. Interpellé sur l’affaire Farba Ngom lors de la Conférence annuelle des chefs de parquet hier, le ministre de la Justice a démenti son implication dans cette affaire qui fait les choux gras de la presse. Et Ousmane Diagne de préciser : «Je ne vais pas entrer dans ces considérations. Nous sommes dans le cadre d’une procédure pénale. La procédure dont vous parlez résulte d’un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif). Les rapports de la Centif sont remis directement au procureur de la République. C’est dire que l’autorité politique que je représente, dans le fonctionnement de la Justice, n’a absolument rien à y voir.» En sa qualité d’ancien procureur de la République, Ousmane Diagne a tenu à rappeler que les obligations légales prévues par la loi de 2004 sur le blanchiment de capitaux sont claires. Selon cette législation, le procureur de la République est tenu de saisir immédiatement le juge d’instruction en cas de suspicion. Niant donc l’implication de l’Exécutif dans cette affaire, M. Diagne assure : «En l’espèce, c’est la qualité de la personne mise en cause (…) qui entraîne ces contraintes procédurales que nous nous efforçons de respecter justement dans cette légalité qui nous préoccupe tant.»
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