Par Mame Woury THIOUBOU (Envoyée spéciale à Ouagadougou) – La 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) s’est ouverte, ce samedi, au Palais des sports de Ouaga 2000. Placé sous le signe de la résilience face au Covid-19 et à la menace sécuritaire, le spectacle d’ouverture, magnifiquement orchestré par le chorégraphe, Serge Aimé Coulibaly, a rendu hommage aux jeunes et aux Forces de défenses et de sécurité du pays.
Le clap de démarrage de la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou a eu lieu, ce samedi après-midi, au Palais des sports de Ouagadougou. Le clap a été donné par le Président du Burkina Faso. Roch Marc Christian Kaboré avait à ses côtés le ministre de la Culture et de la communication du Sénégal. «Cette édition du Fespaco montre bien la résilience du peuple burkinabè face au contexte sécuritaire et sanitaire», s’est félicité le Président Kaboré au terme de la cérémonie.
Prévu au mois de février, le Fespaco n’aura finalement lieu qu’en ce mois d’octobre. Les conditions sanitaires expliquant ce report. Et pour le maire de Ouagadougou, son pays a fait le choix de la résilience pour vivre la passion du cinéma qui anime le Faso.
Pays invité d’honneur, le Sénégal a dépêché une délégation de 200 personnes, selon Dr Elise Ilboudo Tchombiano, ministre de la Culture du Burkina Faso. «Nous avons voulu rappeler que le Fespaco est un patrimoine pour tout le continent africain et la diaspora. Il est aussi un miroir et un projecteur puissant de notre culture», souligne Abdoulaye Diop, ministre de la Culture et de la communication du Sénégal.
Comme l’a rappelé la ministre de la Culture du Burkina, 2020 a été une année difficile pour le cinéma. Mais le plus grand festival d’Afrique a tout de même battu le record de films reçus. Au total, plus de 1200 films ont été reçus et 239 films seront en compétition pendant une semaine. Parmi ces films, 17 films de 15 pays concourent pour l’Etalon du Yernnenga, la récompense suprême. Le Sénégal est représenté à cette catégorie par le film de Mamadou Dia Baamum Nafi. «Cinéma d’Afrique et de la diaspora : nouveaux regards, nouveaux défis», est le thème retenu.
Pour le Président Kaboré, ce thème, qui interroge les difficultés et les perspectives du cinéma africain, est important. «Il faudra que les acteurs se penchent dessus afin de lever tous les verrous qui empêchent le cinéma africain de prospérer», a-t-il déclaré. Un appel auquel le chanteur Baba Maal a fait écho en invitant les réalisateurs du continent à se saisir du patrimoine immatériel du continent. «Nos contes, nos légendes, les Occidentaux les exploitent. Les cinéastes qui sont ici doivent s’en saisir», a exhorté le chanteur qui a clôturé la cérémonie d’ouverture par une belle prestation de son orchestre, le Dandé Leniol.
Chorégraphie de haute facture
Pendant deux tours d’horloge, le chorégraphe Serge Aimée Coulibaly et ses artistes ont tenu le public en haleine. C’est une petite fille exécutant un kata en robe de princesse qui donne le la aux festivités.
Des artistes musiciens de renom, Alif Naba, Nourat Zoma, Amzy, Awa Boussim notamment, se sont aussi produits sur la scène inaugurale du Fespaco. La prestation de Didier Awadi et de son acolyte, Smokey Bambara, ont plongé le public dans une ambiance festive que Baba Maal va porter à son paroxysme.
Serge Coulibaly a remporté haut la main son challenge en proposant un spectacle dynamique, coloré et qui a rendu un hommage aux Forces de défenses et de sécurité et salué la résilience de la jeunesse du Burkina nourrie aux idéaux de Thomas Sankara et sous l’ombre protectrice de la Princesse Yennenga.
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