Pathé, le géant français de la distribution cinématographique, va s’implanter au Sénégal. Une salle de cinéma de dernière génération sera ouverte à Dakar, au mois de mai prochain. Ce qui va contribuer à faire de Dakar, la capitale du 7ème art ouest-africain. Par Malick GAYE

– Dakar se donne les moyens de devenir une place importante du cinéma ouest-africain. Après Canal Olympia, c’est le groupe Pathé Bc, leader dans la distribution du 7ème art, qui va ouvrir une salle de cinéma dans la capitale sénégalaise. Si pour l’heure, le géant français n’a pas encore rendu publique la date d’ouverture, Le Quotidien est en mesure d’affirmer que celle-ci aura lieu au mois de mai prochain. Cela va contribuer à vulgariser davantage le 7ème art sénégalais qui actuellement, vibre aux rythmes du Dakar court. C’est dans cette logique qu’il faut comprendre la table ronde organisée hier à l’Institut français, pour évoquer la promotion du cinéma africain francophone. Des discussions entre les organisateurs de festival, réalisateurs, distributeurs et exploitants de salle, on retiendra que la coproduction est la voie de salut du 7ème art africain. Un avis partagé par Alex Sawadogo, le Délégué général du Fespaco. «La coproduction est un moyen de capter plus de visibilité. En effet, elle permet aux acteurs africains d’être présents à l’étranger. Elle a le mérite d’injecter plus de fonds dans le circuit», a-t-il argumenté. Il donne l’exemple du Fespaco pro, qui est un espace de rencontre entre professionnels du cinéma, en vue de jeter les bases d’une collaboration. Une position que partage Sylvain Agbré. Le directeur d’exploitation de Majestic, une société d’exploitation de salles de Cinéma basée en Côte d’ivoire, estime que la coproduction est synonyme de plus de moyens. «Avec une coproduction, les professionnels ont plus de moyens. Et qui parle de moyens, parle de budget de communication plus conséquent. Et c’est ce qui permet de toucher un plus large public. Résultat : il y a plus d’entrée. La coproduction est un moyen de développer notre cinéma», a-t-il expliqué. Pour autant, Sylvain Agbré demeure convaincu que la nouvelle offre de cinéma, proposée par les plateformes de streaming, ne plaide pas en faveur du développement du 7ème art africain. «Le cinéma, c’est le son et l’image. C’est cet ensemble qui permet de rêver. C’est vrai qu’il y a cette nouvelle offre, conduite par Netflix. Mais je pense qu’on gagnerait à faire respecter à Netflix, l’agenda des médias. Elle doit trouver les moyens de laisser les salles projeter les films, avant de les mettre en ligne», a ajouté le directeur d’exploitation du Majestic. Ce qui contraste avec l’avis de Sawadogo. Pour le Délégué général du Fespaco, les plateformes de streaming doivent être perçues comme des accompagnements. «Au Fespaco, nous avons beaucoup de films à projeter dans une courte période. C’est l’importance des plateformes, qui vont permettre de prolonger en quelques sortes, le festival en donnant l’opportunité de visionner tous les films. En même temps, ces plateformes viennent dénicher des talents dans nos festivals pour travailler avec eux, avec plus de moyens ».
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