L’Université Cheikh Anta Diop ne veut pas être perturbée par des grèves cycliques qui ne manquent pas d’impacter le fonctionnement et le cursus des étudiants. C’est dans ce sens qu’elle a clôturé hier à Saly, un atelier de trois jours pour rédiger le plan stratégique de l’Ucad  2018-2022.

L’Université Cheikh Anta Diop veut tourner la page des mouvements de grève cycliques. Pour ce faire, elle a engagé la réflexion au cours d’une rencontre de trois jours à Saly, qui a vu la participation de toutes les composantes de l’Ucad, telles que les étudiants, les personnels administratif technique et de recherche, les personnels d’enseignement et de recherche et la direction du Rectorat ainsi que des experts. Cette rencontre avait pour objectif de décider du devenir de  l’université dans les cinq prochaines années. Selon le recteur de l’Ucad qui présidait, les acteurs veu­lent  construire un consensus autour des axes stratégiques sur lesquels l’université travaille pour remplir les trois missions de l’université que sont la mission de recherche avant tout au service de la société, celle de la transmission des résultats de cette recherche et celle d’être au  service de la communauté.

«Des consensus forts portés par l’ensemble des acteurs»
Revenant sur les orientations de cet atelier, Pr Ibrahima Thioub, recteur de l’Ucad, est revenu sur les étapes de cette rencontre. «Nous avons construit des consensus forts en repérant toutes les opportunités que nous offre notre environnement, maîtriser les menaces, nous appuyer sur nos forces et réduire autant que possible nos faiblesses. Pour cela, il a fallu faire un diagnostic consensuel avec une méthode participative et à partir du diagnostic élaborer une stratégie qui nous permet d’atteindre nos objectifs dans les cinq prochaines années. Nous avons confronté sans langue de bois nos points de vue pour aboutir à des consensus forts portés par l’ensemble des acteurs», a rappelé le recteur.
A en croire Pr Ibrahima Thioub, après  cette première étape, les résultats de cet atelier seront partagés avec plus de 100 mille acteurs qui agissent au quotidien a l’Ucad. «Nous allons le partager avec la tutelle, les pouvoirs publics, les bailleurs de fonds, tous nos partenaires nationaux et internationaux pour consolider les acquis et aller de l’avant pour faire rayonner notre université au niveau national et international en remplissant ces trois missions sur lesquelles nous sommes attendus. Bien sûr, nous nous appuyons sur le consensus qui a été déjà construit au niveau de la Conférence nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur, sur les 11 décisions  présidentielles, sur la lettre de politique sectorielle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche et de l’innovation et à partir de notre université, on va consolider son leadership dans l’enseignement supérieur national, africain et international pour être toujours au service de la société en construisant un consensus fort.»

Stabilisation du calendrier universitaire
Poursuivant, le recteur a rappelé que l’élément qui leur semble stratégique aujourd’hui, c’est la stabilisation du calendrier universitaire. «Des efforts importants ont été faits dans différents  établissements. Nous avons diagnostiqué tous les problèmes qui concourent à déstabiliser le calendrier universitaire et nous sommes parvenus à un certain nombre de conclusions telles que l’anticipation sur les crises, la promotion du dialogue social au niveau de l’université et en travaillant de concert avec tous les acteurs, nous espérons pouvoir consolider les acquis à ce niveau et nous appelons tous les acteurs à poursuivre le travail de concertation et de dialogue, c’est cela le sens de cet atelier», a précisé M. Thioub.
Interpellé sur la situation de la stabilisation du calendrier universitaire, le Pr Thioub a avoué qu’elle a constitué pendant des années un problème très sérieux. «Mais ici, il faut faire une différenciation entre les facultés, les instituts et les écoles. Au niveau des écoles et instituts, il y a moins de problème quant à la maîtrise du calendrier universitaire, le problème se pose véritablement au niveau des facultés. Et exclue la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie, quand vous regardez la cause principale, c’est la massification et pourtant nous n’avons pas assez d’étudiants dans nos pays mais l’élargissement  de la carte universitaire est une réponse», fait remarquer le Pr Thioub. Qui ajoute : «Nous avons discuté de ce problème de la stabilisation et de la maîtrise du calendrier universitaire, nous avons fait le diagnostic, lié à des perturbations suite a des grèves d’étudiants, a des grèves d’enseignants et nous avons estimé que l’anticipation sur les crises, l’amélioration de la qualité de la gouvernance axée sur les résultats mais également trouvé des solutions techniques et technologiques à la massification, la dématérialisation des processus d’évaluation, des processus  administratifs, tout cela contribue à stabiliser la maîtrise du  calendrier uni­versitaire.»

Consolider les avancées considérables
Le recteur de l’Ucad s’est également félicité des avancées considérables. Il invite à travailler à les consolider. «Pendant des années, nous avons été privés de vacances, cela impacte négativement la santé des personnels, des étudiants. La communauté a fait beaucoup d’efforts (…) Nous avons eu droit au moins a deux mois de vacances et, cette année, dans les Facultés où nous comptons le plus grand nombre d’étudiants, la Faculté  des lettres et sciences humaines, les enseignements ont démarré dans toutes les facultés, dans tous les départements, le calendrier des examens est fixé. Nous espérons que ce calendrier sera respecté et ça nous donnera l’occasion d’avoir pour cette année 2017-2018, des vacances qui nous permettront de prendre du repos pour revenir en forme et accomplir les missions que la Nation est en droit d’attendre de nous», a conclu le recteur de l’Ucad.
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