Avec la mise en place du Programme d’appui à la gouvernance dans le secteur des transports terrestres (Pagotrans), le Sénégal espère réduire l’insécurité routière qui provoque au moins 600 décès dus à des accidents de la route. Il va permettre d’améliorer ce secteur qui continue son envol.Par Justin GOMIS – UE

Les relations entre le Sénégal et l’Union européenne sont au beau fixe. Le ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement, Mansour Faye, a procédé hier au lancement officiel du Programme d’appui à la gouvernance dans le secteur des transports terrestres (Pago­trans). Il est essentiel dans ce secteur surtout qu’il permettra d’arriver à un changement de comportements des usagers de la route en réduisant l’insécurité routière, en diminuant ou éradiquant la surcharge à l’essieu, la pollution de l’air due aux transports terrestres. Il y a évidemment la sauvegarde des emplois dans le secteur des transports terrestres.
Financé à hauteur de 2 milliards 620 millions F Cfa par l’Ue, le Pagotrans, d’une durée de 2 ans, vise à contribuer aux efforts des autorités sénégalaises pour relever ensemble les défis majeurs auxquels sont confrontés le Sénégal et les autres Etats d’Afrique de l’Ouest. Surtout que la route tue 600 personnes par an dans ce pays et la sécurité routière coûte 163 milliards par an à l’Etat. Ce projet pourrait être une bouffée d’oxygène. «La Team Europe, grâce à son expertise, accompagne le Sénégal afin de disposer de solutions de mobilité efficaces, sûres et respectueuses de l’environnement, et à créer les conditions permettant au secteur d’être concurrentiel et générateur de croissance durable et d’emplois», note la cheffe de la délégation de l’Union européenne à Dakar.
En écho, Mansour Faye rappelle que l’Etat du Sénégal s’est engagé dans la modernisation du système du transport et de sa gouvernance depuis 2012. «Cela s’est traduit par l’adoption, le 3 juillet 2020, de la nouvelle loi d’orientation du transport terrestre. En effet, cette loi jette les bases de la modernisation du secteur qui passe normalement par la réhabilitation et le développement de réseau routier structurant ainsi que la construction d’autoroutes modernes destinées à améliorer les conditions de mobilité et de sécurité des usagers des routes», note Mansour Faye. Elles se mesurent, dit-il, à l’aune des réalisations avec près de 2.000 km de route revêtus et plus de 220 km de routes construits et mis en circulation depuis 2012. «Ces efforts de l’Etat ont nécessité la mobilisation d’importantes ressources financières qui ont impacté positivement la qualité du réseau. Aussi, le niveau des services de routes revêtues s’est considérablement amélioré passant d’un état bon et moyen de 61% en 2011 à 80% en 2020», enchaîne Mansour Faye.
Il faut savoir que le Pagotrans s’appuie essentiellement sur deux volets : «une assistance technique» avec l’opérationnalisation de la Banque centrale des données routières (Bcdr), avec «l’amélioration de la gestion de l’entretien routier et la fluidité des services de trans­ports sur le corridor international Dakar-Bama­ko». Il y a aussi le volet lié à «la sensibilisation autour des problématiques de la charge à l’essieu, l’entretien routier, la lutte contre les pratiques anormales, la pollution et la prise en compte des femmes dans le secteur des trans­ports», ajoute Mansour Faye. Au final, le Pagotrans vise à mettre en place «une meilleure stratégie pour préserver le patrimoine routier, l’amélioration de la fluidité du transport sur les corridors routiers et la mise en œuvre harmonisée et synchronisée des règlements».
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