Le Collectif des agents de la Sonaged, qui court après plusieurs mois de salaires, est sorti de son silence. «En mars 2022, la Dgua (Direction générale de l’urbanisme et de l’architecture) a procédé au recrutement de 31 agents qualifiés, majoritairement titulaires de diplômes supérieurs, ingénieurs et techniciens. Ils ont été engagés sous Contrat à durée déterminée (Cdd) de deux ans renouvelable, avec une prise en charge salariale assurée par la Sonaged. L’objectif était de renforcer les capacités techniques dans le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement», explique Oumar Dramé, coordonnateur du collectif. Il rappelle «que les salaires ont été régulièrement versés de mars 2022 à mars 2024». Puis, il s’en est suivi un renouvellement des contrats pour une année supplémentaire en mars 2024. «Cependant, depuis juillet 2024, les paiements des salaires ont été suspendus sans préavis ni explication, alors même que le programme est toujours actif dans d’autres directions du même ministère (de l’Urbanisme), où les agents continuent d’être rémunérés normalement.

Cette suspension, en violation manifeste des articles L.48 et L.56 du Code du travail sénégalais, constitue une atteinte grave aux droits des travailleurs. Elle met en péril la stabilité financière des agents concernés, qui cumulent désormais plus de treize (13) mois d’arriérés de salaires», explique encore Oumar Dramé.

Face à la presse, les travailleurs, venus de divers horizons, ont interpellé les autorités, après avoir effectué de nombreuses démarches, notamment auprès des directeurs de la Dgua, de la Sonaged, ainsi que des responsables du ministère de l’Urbanisme. «Nous saluons à cet égard l’esprit d’ouverture et de dialogue du Directeur général de la Dgua, qui ne ménage aucun effort pour trouver une solution. En revanche, le Directeur général de la Sonaged adopte une posture de blocage, refusant de procéder au paiement des salaires malgré un budget déjà voté et disponible. Nous dénonçons avec la plus grande fermeté cette attitude inadmissible et contraire aux principes de bonne gouvernance et de respect des droits humains. Cette situation a plongé les agents dans une précarité extrême, avec des conséquences sociales graves : impossibilité de subvenir aux besoins familiaux, dettes, arriérés de loyer, déscolarisation des enfants, troubles psychologiques», poursuit le coordonnateur du collectif.

En tout cas, le Collectif des agents de la Sonaged espère une «intervention» du Premier ministre «pour une résolution rapide et juste de cette situation inacceptable».
Par Abou Latif MANSARAY – latifmansaray@lequotidien.sn