Prestation de serment : 23 nouveaux experts intègrent l’Ones

Avec la prestation de serment de 23 nouveaux experts issus des catégories fiscales, maritimes, cargaisons, incendies, automobiles, industries, l’Ones a renforcé sa présence. Lors de cette cérémonie, l’accent a été mis sur l’importance du respect du secret professionnel. Par Justin GOMIS –
Ils sont au nombre de 23, issus de différentes catégories professionnelles (fiscales, maritimes, cargaisons, incendies, automobiles, industries), à avoir prêté serment pour intégrer l’Ordre national des experts du Sénégal. Les nouveaux membres ont été invités à la responsabilité dans la prise de décision et à garder le secret professionnel. «Vos responsabilités sont certes ordinaires, mais spécifiques parce que vous avez une lourde responsabilité de conseil, d’assistance, mais surtout d’aide à la décision. Dans ce cadre précis, vos responsabilités sont tout à fait énormes. Vous êtes obligés de vous remettre tout le temps en question dans vos différentes spécialités pour qu’en fin de compte, vous puissiez, en tout temps et en tout lieu, donner un avis certifié dans le cadre de votre secteur d’activités», a rappelé l’Avocat général près la Cour d’appel de Dakar lors de la prestation de serment. Selon lui, les experts sont chargés de donner des «avis techniques, de dresser des rapports en toute objectivité, en toute indépendance, en toute neutralité. L’Ordre a insisté sur un certain nombre d’instruments clairs. Il s’agit de la loi sur l’application du Règlement intérieur, mais il y a surtout le Code de déontologie qui insiste sur la nécessité d’avoir une compétence avérée qui implique une certaine notoriété».
Respect du secret professionnel
Abondant dans le sens, le magistrat souligne qu’un expert peut induire en erreur un juge. Une façon de leur rappeler l’importance de leur travail. Pour lui, il leur appartient de veiller à la protection de la profession. «Le monde professionnel est poreux. Il faut avoir l’éthique et l’objectivité en bandoulière», conseille-t-il. Il les invite à être des références, à l’image de leurs aînés, «et à savoir aussi garder le secret professionnel, sans oublier de respecter les fondamentaux de leur profession que sont le devoir d’éthique, le devoir de responsabilité, l’impératif du respect de la loi».
Pour le Secrétaire général de l’Ordre national des experts du Sénégal, cette cérémonie est un moment de rappel des exigences liées à ce métier. Comme l’a rappelé le représentant du Parquet, il invite les gens à savoir quels sont les interlocuteurs économiques dans ce pays. «On est dans un Etat de Droit, avec des professions encadrées et réglementées qu’on appelle des ordres professionnels, à qui la loi a conféré des domaines de compétences. Il est temps aujourd’hui que chacun des ordres professionnels se limite aux domaines de compétences que la loi leur a assignés», a dit Amate Sow.
A l’en croire, le serment constitue le point de départ de l’exercice de cette profession «exigeante». «A travers cette prestation de serment, les 23 experts, qui ont juré aussi d’exercer cette profession avec conscience en respectant la loi dans leurs travaux, entrent de plain-pied dans l’exercice de la profession d’expert. C’est une profession très exigeante qui sanctionne un parcours très fastidieux. Un parcours d’abord qui doit être sanctionné par un diplôme de spécialité technique dans l’une des sections qui composent l’ordre, qui sont au nombre de 8. Après un pré-stage de 3 ans et un mémoire, ce qui fait un total de 12 ans d’apprentissage pour exercer cette profession. Cette exigence s’explique parce que nous sommes dans une profession qui a des exigences plurielles», a-t-il ajouté. Avant de rappeler que l’expert a des attributions qui lui sont conférées par la loi. Ce qui fait qu’il est à la disposition des institutions publiques et privées, mais aussi et surtout à la disposition des institutions judiciaires. «Aujourd’hui, c’est l’économie qui dicte tout. Et quand on est en face d’une économie aussi exigeante, il y a le contentieux qui va avec, et comme c’est un contentieux technique, les juges sont obligés de s’adosser aux experts pour avoir les éclairages qu’il faut afin de prendre une décision, pour ne pas tomber sur le déni de Justice», a détaillé le Secrétaire général de l’Ordre des experts.
Selon lui, c’est l’occasion rêvée pour rappeler les exigences liées à l’exercice de ce métier. «On va dans tous les sens alors qu’on est dans un Etat de Droit, avec des professions encadrées, avec des ordres professionnels à qui la loi a conféré des compétences précises. Il est temps aujourd’hui que chacun des ordres professionnels se limite aux domaines de compétences que la loi leur a assignés. Il n’est pas normal qu’un expert-comptable fasse de l’expertise fiscale. Il n’est pas normal qu’un expert fiscal fasse de l’expertise comptable. Il n’est pas normal qu’un expert-immobilier fasse de l’expertise automobile.
Il y a des domaines de compétences qui sont liés à des exigences de diplômes. Avec une formation pointue si nous avons l’obligation d’assurer la transaction et la sécurisation des transactions économiques, il est aujourd’hui temps que chacun se limite à son domaine de compétences, indépendamment de faire des joint-ventures, c’est-à-dire des plages de partenariats pour être ouverts, pour mutualiser nos énergies en vue de la satisfaction des requetés de nos clients, qui peuvent être des clients institutionnels ou du privé», a fait savoir Amate Sow. Dans sa prise de parole, le représentant du Bâtonnier, Me Ndièguène, a surtout mis l’accent sur l’importance du respect du secret professionnel.
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