A son tour, le Président américain a tenu son discours lors de l’Assemblée générale de l’Onu, ce mardi 23 septembre. Il en a profité pour réagir aux différentes reconnaissances de l’Etat de Palestine, qu’il a comparées à une «récompense» accordée aux «atrocités» du Hamas.

Alors que Emmanuel Macron a fait de la reconnaissance de l’Etat palestinien par la France un moment marquant de l’Assemblée générale de l’Onu lundi, Donald Trump a pris le contrepied du président de la République française le lendemain. Le locataire de la Maison Blanche a déclaré, ce mardi à la tribune de l’Onu, que la reconnaissance d’un Etat de Palestine encouragerait le Hamas. «Ce serait une récompense pour ces atrocités horribles, y compris celles du 7 octobre, alors même qu’ils refusent de libérer les otages ou d’accepter un cessez-le-feu», a affirmé le Président américain.
Pas une critique contre l’allié israélien. Pendant près d’une heure, le Président américain a plutôt parlé en roue libre, entre menaces, colères manifestes, fausses informations. Il semblait pourtant de bonne humeur à son entrée dans la salle de l’Assemblée générale, souriant, plaisantant, commente Rfi. Dans une attitude moqueuse, il s’est montré très critique envers l’Onu. Lors de son discours, Donald Trump a reproché à l’instance internationale de ne pas l’avoir aidé dans ses diverses entreprises de paix. «Les deux choses que j’ai eues des Nations unies, ce sont un escalier mécanique dé­faillant et un téléprompteur défaillant», a-t-il ironisé, en référence à des problèmes techniques autour de son intervention au siège de l’Onu -«Je peux seulement dire que celui qui est en charge de ce prompteur est en grande difficulté !»-, une institution qui, selon lui, est surtout «très loin de réaliser son potentiel».
Le Président américain ne se sent pas assez reconnu, pour avoir, selon lui, mis fin à sept guerres au total, depuis son retour. «C’est vraiment dommage que j’aie dû faire ces choses plutôt que les Nations unies, a-t-il lancé, dans son style bien à lui. Et malheureusement, dans tous les cas, les Nations unies n’ont même pas tenté de m’aider. Je n’ai même pas reçu un appel téléphonique des Nations unies proposant leur aide.»
Concernant l’Ukraine (trois minutes à peine de discours), une guerre pour laquelle Trump s’est en effet impliqué en rencontrant personnellement Vladimir Poutine en août, il a enjoint les pays européens à «arrêter immédiatement» d’acheter du pétrole russe. Une économie russe qui, toujours selon le Président américain, serait soutenue par la Chine et l’Inde. Ces deux nations «sont les premiers soutiens financiers de la guerre en cours, parce qu’ils continuent à acheter du pétrole russe. Mais de façon inexcusable, même les pays de l’Otan n’ont pas suffisamment réduit l’énergie russe», a-t-il lancé. «L’Europe doit se bouger. Ils ne peuvent pas faire ce qu’ils font. Ils achètent du pétrole et du gaz à la Russie alors qu’ils la combattent. C’est embarrassant pour eux. Et ça l’a été encore plus quand je l’ai appris, je peux vous le dire.»

Une large critique de l’Onu et de l’immigration
Sur l’ensemble de son discours, Trump aura passé environ 10 minutes à critiquer durement l’Onu, pas seulement pour son inefficacité, mais aussi pour l’aide supposée que l’organisation apporterait à l’immigration dans le monde, source de tous les maux selon lui. A commencer dans son propre pays : «Imaginez, l’Onu soutient les personnes qui entrent illégalement aux Etats-Unis, et il faut ensuite les expulser, a-t-il lancé sans donner plus de détails. L’Onu a également fourni de la nourriture, un abri, des transports et des cartes de débit aux clandestins. Incroyable ! Ils sont en route pour infiltrer notre frontière sud.» «Les Nations unies financent une attaque contre les pays occidentaux et leurs frontières», a-t-il insisté, faisant référence à l’aide financière que l’organisation a fournie aux migrants dans le besoin. Quant à l’Europe, il a martelé que les nations européennes vont «droit en enfer», toujours en raison de l’immigration. «Il est temps de mettre fin à l’expérience ratée des frontières ouvertes», a déclaré le milliardaire, s’en prenant au passage au maire de Londres, Sadiq Khan, premier maire musulman d’une capitale occidentale.
Quant au changement climatique, c’est «la plus grande arnaque jamais menée contre le monde», a défendu le chef d’Etat américain, en cette année 2025. La pollution vient de Chine, a-t-il aussi évacué commodément, lors de cette auto-promo, attaquant comme jamais une grande partie de la communauté internationale. «C’est la plus grande arnaque jamais perpétrée au monde, à mon avis. Toutes ces prédictions faites par les Nations unies et bien d’autres, souvent pour de mauvaises raisons, étaient fausses. Si vous ne vous débarrassez pas de l’arnaque de l’énergie verte, votre pays est voué à l’échec. Le réchauffement climatique et l’empreinte carbone, c’est une arnaque.»