Palmarès – 13e Festival international du film documentaire de Saint-Louis : L’Etoile malgache a brillé sur Saint-Louis

C’est le film «Aza Kivy, l’Etoile du matin», du Malgache Nantenaina Lova, qui repart avec deux récompenses à la 13e édition du Festival international du film documentaire de Saint-Louis. Adoubé par la critique, il est aussi primé par le jury officiel dans la catégorie long métrage.
L’Etoile malgache a brillé sur la place Baya de Saint-Louis. Au terme de 5 jours de projections et débats à travers les quartiers et écoles de la vielle ville, c’est finalement le film malgache qui est le grand vainqueur de ce festival. Primé à la fois par la critique et par le jury officiel, Aza Kivy, l’Etoile du matin, du Malgache Nantenaina Lova, repart avec deux sculptures. Le film a convaincu le jury de la critique par «la pertinence du thème qui a des résonnances un peu partout dans le monde, le traitement qui met en avant la dignité humaine, la préservation des savoir-faire traditionnels, le cadre de vie, l’esthétique de l’image, l’audace et les choix techniques du réalisateur et la poésie des images», a annoncé la présidente, Fatou Kiné Sène, secondée par Abdourahmane Mbengue et Adama Aïdara Kanté. Pour le Jury officiel qui a fait le même choix, il s’agit de récompenser un film qui raconte le combat de ces hommes, femmes et enfants pour, tout simplement, vivre en harmonie avec leur environnement et la nature. «Cela nous a marqués et fait réfléchir et a été à la base du choix pour le Grand prix long métrage de ce festival», explique Joe Gaï Ramaka, président du Jury officiel.
Le film de Nantenaina Lova est une immersion au cœur d’une communauté de pêcheurs à Andaboy, une plage sacrée au Sud-ouest de Madagascar. Les ancêtres disent que la plage doit être laissée intacte, comme le chante un musicien chamanique en transe. Les pêcheurs locaux sont donc très inquiets lorsque la compagnie australienne Base Toliara propose d’y construire un port, déplaçant 8000 habitants. Les pêcheurs ont déjà été troublés par les chalutiers chinois qui déciment les stocks de poissons et ils craignent maintenant une invasion encore plus importante. Les habitants des terres intérieures dépendent également de la pêche, ils fabriquent des canoës pour les pêcheurs. Et ils luttent à leur tour contre un projet d’exploitation minière à grande échelle de la base de Toliara. Nantenaina Lova suit le combat de ces habitants contre les géants de l’industrie minière, avec sensibilité. Et le film n’a pas laissé indifférentes les populations saint-louisiennes. Dans la catégorie moyen métrage, c’est Sur le fil du zénith de Natyvel Pontalier qui a été primé. Nous, Etudiants de Rafiki Fariala, pour les longs métrages, et Mort et Cash de Lionnel Doyigbe ont aussi obtenu des mentions. Le jury jeune, composé de jeunes critiques de cinéma, a pour sa part primé le film Brave de Wilmarc Val (Haïti, France).
Cette année, une trentaine de films ont été diffusés dans le cadre de ce festival, dont 12 en compétition. Pendant 5 jours, la ville a vécu au rythme des projections en plein air sur la Place Faidherbe, à Ndar Toute, Diamaguène, Gandiol et Nguet Ndar. En outre, les réalisateurs ont discuté de leurs films au cours de cafés-rencontres abrités par le Château. Et un master class de l’invitée d’honneur du festival, Laurence Gavron, a eu lieu ce samedi, avant que cette dernière ne reçoive durant la soirée de clôture, le Sargal doc pour l’ensemble de son œuvre.
Par Mame Woury THIOUBOU
mamewoury@lequotidien.sn