La situation des travailleurs de Panapress est plus que précaire. 95% du personnel sont en grève illimitée pour réclamer 38 mois d’arriérés de salaire. Une situation portée à la connaissance du président en exercice de l’Union africaine (Ua) et Président de la Rdc, Félix Tshisekedi, et au Président Macky Sall du Sénégal.

L’Agence panafricaine de presse (Pana) vit des moments difficiles. 95% de son personnel sont en grève illimitée depuis le mois de décembre 2020. Les grévistes réclament 38 mois de salaire, soit plus de 3 ans sans salaire. Pour sortir de cette situation précaire, les travailleurs de la Pana ont saisi, par lettre, le président de la République du Sénégal, celui de la République démocratique du Congo et président en exercice de l’Union africaine (Ua) via son ambassadeur à Dakar «avec ampliation au ministre sénégalais des Affaires étrangères, Mme Aïssata Tall Sall, et au président de la Commission de l’Union africaine (Ua), Moussa Faki Mohamat».
«Il est devenu courant pour les employés de rester sans salaire pendant six à huit mois dans l’année. En 2018 nous avions mené deux mois de grève illimitée pour réclamer le paiement de nos arriérés qui s’élevaient alors à 40 mois. Le Conseil d’administration qui s’était réuni en septembre à Dakar avait permis de payer 10 mois en deux tranches et d’assurer la régularité des salaires pendant un an», soutiennent les travailleurs de la Pana. Qui poursuivent : «Il (le Conseil d’administration) s’était engagé à verser le reliquat des arriérés dans les six mois qui allaient suivre. Deux ans après, cette promesse n’a toujours pas été tenue. Pire, l’année dernière, en 2020, nous n’avons eu que  quatre mois de salaire dont deux payés intégralement en janvier et avril, tandis que les deux autres ont été divisés en demi-salaire versé en mai, juin, juillet et août.» «Nous n’avons pas de salaire depuis fin septembre 2020.
Cette situation est durement ressentie par les employés que nous sommes et nos familles. Certains de nos collègues sont menacés d’expulsion faute de pouvoir payer le loyer, d’autres sont privés d’électricité ou d’eau, d’autres encore sont harcelés par leurs banquiers alors qu’ils peinent à assurer correctement le paiement de la scolarité de leurs enfants», indiquent encore ces travailleurs de presse. Qui ne manquent d’ajouter : «En plus, nous n’avons pas accès aux médicaments et aux soins dans les structures de santé car la Direction générale de l’Agence a gelé notre couverture médicale en guise de représailles. Depuis le début de notre grève, la Direction n’a pris aucune initiative allant dans le sens de régler la crise.»
Les travailleurs de l’Agence panafricaine de presserappellent dans leur courrier adressé aux Présidents Macky Sall et Félix Tshisekedi ce qui suit : «Après une longue agonie, l’agence a été relancée en 2000 avec le soutien inestimable de l’Organisation des Nations unies pour l’Education, la science et la culture (Unesco). Mais depuis 2003, elle connaît une crise financière chronique qui se manifeste par une irrégularité des salaires. Celle-ci s’explique en partie par le fait que l’agence compte principalement sur un seul bailleur de fonds, en l’occurrence la Libye.»