Pape Demba Sy n’est pas contre un statut spécial pour Dakar. Mais le secrétaire général de l’Udf/Mboloo-mi considère une nomination du maire de la capitale comme un «retour en arrière».

L’idée de nommer le maire de Dakar à travers un statut spécial n’est pas du goût de Pape Demba Sy. A la fin de la réunion du Bureau politique de son parti samedi dernier, le secrétaire général de l’Udf/Mboloo-mi a jugé cette proposition «inopportune» en ce sens que, selon lui, il s’agit «de retourner en arrière». Membre du Secrétariat exécutif permanent de Benno bokk yaakaar, il se veut clair : «Nommer le maire de Dakar est un recul. Ce sont les populations qui doivent élire leur maire. Dakar a toujours eu un statut spécial jusqu’en 1983. C’est en 1990 surtout que l’on a adopté une loi qui conduit Dakar à s’aligner sur les autres collectivités.» Cependant, Pape Demba Sy n’est pas du tout gêné par la création d’un statut spécial pour la capitale. «Au lendemain des indépendances, toutes les capitales régionales, y compris Dakar, avaient un statut spécial. Mais le plus important est le contenu qu’on donne au statut spécial. Cela ne veut pas dire élection du maire au suffrage universel ou pas. La ville de Paris a un statut spécial et pourtant, le maire est élu au suffrage universel. Malheu­reusement dans notre débat, le statut spécial ne se résume pas à l’élection du maire. Mais Dakar peut bel et bien avoir un statut différent des autres communes sans toucher à l’élection du maire», dit-il.

L’arrêté Ousmane Ngom «illégal» et l’article 80 «dangereux»
Sur la question du mandat présidentiel, le leader de l’Udf/Mboloo-mi dit s’en tenir aux déclarations du Macky Sall de faire deux mandats. Si demain, relève-t-on, le président de la République ne respecte pas sa parole, le parti va aviser. Mais Pape Demba Sy précise : «Notre position est qu’il faut éviter que les gens s’éternisent au pouvoir.» Inter­pellé sur le dialogue politique, il a manifesté son désaccord sur certains points défendus par ses camarades de la majorité. D’abord, le Professeur de droit administratif plaide pour l’«abro­gation» de l’arrêté Ousmane Ngom qu’il juge «illégal». «Un ministre prend un arrêté et viole les libertés. Il n’y a qu’au Sénégal qu’on le fait. Les libertés sont garanties par la Constitution. Peut-être que le législateur pouvait le faire et même ce législateur ne peut interdire des manifestations de façon éternelle. Ce n’est pas possible. Si on supprimait l’arrêté Ousmane Ngom, le préfet aurait toujours la possibilité d’interdire des manifestations. Je ne comprends pas pourquoi il y a cette crispation sur la question», a-t-il déclaré. Ensuite, il considère que l’article 80 est «dangereux» car, dit-il, cela ne va pas dans le sens des libertés. Ainsi, il appelle à sa «reformulation» afin de protéger le président de la République parce que, nuance M. Sy, «il n’est pas question qu’on insulte l’institution présidentielle». Enfin, l’Udf/Mboloo-mi plaide pour l’instau­ration du bulletin uni­que.
Par ailleurs, les membres du Bureau politique ont été sensibilisés sur la posture à adopter en cette période de propagation du coronavirus. Il est demandé à chaque responsable de conscientiser ses militants sur le respect des mesures d’hygiène recommandées. Pape Demba Sy et ses camarades ont salué les mesures prises par le président de la République. Ils appellent tous les segments de la population à se regrouper derrière le gouvernement pour triompher du Covid-19.