Paris – Dans l’indifférence des passants : Un photographe agonise en pleine rue

René Robert est décédé d’une hypothermie extrême, 9 heures après avoir chuté dans la rue, relate Bfm Tv hier mardi. L’artiste avait 84 ans.
Le photographe de renom, René Robert, est décédé la semaine dernière dans des conditions particulièrement sordides. L’artiste de 84 ans a agonisé sur un trottoir pendant de longues heures, après une chute en plein cœur de la capitale, et ce, dans l’indifférence générale des passants, comme le relatent nos confrères de Bfm Tv le mardi 25 janvier 2022.
Vers 21 heures, le mardi 18 janvier, l’octogénaire, connu pour avoir immortalisé des danseurs de flamenco, sillonne les rues du quartier de la République, après un dîner. Victime d’une chute en pleine rue de Turbigo, l’artiste s’écroule sur la chaussée. Il faudra attendre 6 heures du matin, le lendemain, soit 9 heures plus tard, pour qu’un sans-abri prévienne les secours. Trop tard, hélas. René Robert décédera d’une hypothermie extrême à l’hôpital Cochin.
«Assassiné» par l’indifférence des passants
Cette mort tragique a révolté Michel Mompontet, journaliste et ami du photographe, selon qui l’indifférence des passants «a assassiné» René Robert. «Durant neuf heures, aucun passant ne s’est arrêté pour voir pourquoi ce monsieur gisait sur le trottoir. Personne», a-t-il fustigé sur Twitter. Et de poursuivre : «Si cette mort atroce peut servir à quelque chose, ce serait ceci : quand un humain est couché sur le trottoir, aussi pressés que nous soyons, vérifions son état. Arrêtons-nous un instant.»
Dans une chronique poignante diffusée sur la chaîne France Info, Michel Mompontet n’a toutefois pas souhaité jeter l’opprobre sur les passants trop pressés. «Est-ce que je suis sûr à 100 % que si j’avais été confronté à cette scène, je me serais arrêté ?», s’est en effet interrogé, en toute franchise, le journaliste. Un questionnement qui, de son propre aveu, le «hante».
Le Point