Le syndicat des travailleurs de la Sonatel a un nouveau Secrétaire général. Il s’agit de Mohamadou Lamine Badji, l’ancien chargé des revendications du bureau sortant. Il a été plébiscité par les militants de la base par voie électronique lors du 8e congrès du Syts dont le thème est le «Télétravail problématique de l’em­ploi». En attendant la passation de service, le nouveau Secrétaire général promet d’être actif et de combattre le partenaire stratégique de la Sonatel, Orange qui veut «se sucrer» sur leur dos.Par Justin GOMIS – 

Ce n’est plus la parfaite entente entre la Sonatel et Orange. Selon les syndicalistes, leur partenaire stratégique se sucrerait sur leur dos. «Nous avons un partenaire stratégique Orange qui devait nous accompagner dans le développement des télécommunications de notre pays. Mais depuis quelques années, nous avons remarqué que notre partenaire se substitue finalement à une entité qui fait tout pour avoir le maximum de profit sur le dos du Peuple Sénégal et sur le dos de la Sonatel», a dénoncé ce samedi Babacar Sarr, Secrétaire général sortant du Syts (Syndicat  des travailleurs de la Sonatel), lors du 8e congrès de ce syndicat, qui a choisi Mohamadou Lamine Badji comme son successeur. Il a été plébiscité par les militants de base par voie électronique.  D’après Babacar Sarr, «Orange a créé autour de la Sonatel des filiales 100% Orange». Alors qu’Orange devait accompagner  la «Sonatel en son sein, mais pas en dehors».
Dans son rapport, M. Sarr n’a pas manqué de faire état des projets de transformation qui montrent que les activités au sein de Sonatel sont transférées vers des entités 100 % Orange. «C’est la catastrophe», se désole-t-il, en  rappelant qu’Orange devait accompagner la Sonatel «dans le domaine de développement du secteur des télécommunications et non vouloir se mettre dans un dynamique de vouloir l’exploiter».
Cette situation décuple l’engagement de Mohamadou Lamine Badji, nouveau Secrétaire général du Syts. «Je me sens investi d’une  nouvelle charge. J’ai un défi à relever et une mission à mener. Je pense qu’il ne me revient pas de parler. Il me revient plus d’agir. On a beaucoup de soucis avec le partenaire stratégique qui est Orange qui se transforme en assassin  stratégique et parfois sous l’inertie de nos états. C’est le premier défi qu’on aura  à relever», s’engage-t-il. Ce combat, précise-t-il, il ne compte pas le mener pour seulement les travailleurs et le syndicat, mais pour «le pays et la Nation au grand bonheur des Sénégalais et  de tous les Africains. Et pour relever ce défi, nous ne ferons preuve d’aucune faiblesse», martèle-t-il.
Même s’il n’a pas réussi à remporter cette bataille, Babacar Sarr a dressé un bilan satisfaisant après ses deux mandats à la tête du Syts. Ce qui lui  a valu les éloges de tous ses camarades et les salariés. «Nous avons un bilan qui nous réconforte. Le Syts est un syndicat très performant qui a pu avoir des acquis en matière de rémunération. Il y a eu plus de 2 ou 3 fois d’augmentation de salaire de plus de 10% du salaire de base, de 15 à 25 % des indemnités et primes des salariés de Sonatel. Nous avons transformé le prêt Tabaski traditionnel en une prime religieuse, qui est de 200 mille  francs. Vous ne le verrez nulle part au Sénégal. La prime scolaire est aujourd’hui à plus de 300 mille francs. Durant nos deux mandats de 2012 à 2021, nous avons engrangé, au nom des salariés, plus de 30 milliards de francs.  En 2018, le Syts a été nommé comme le syndicat le plus  performant au sein de la centrale syndicale Cnts», se targue-t-il. Avant d’inviter les organisations syndicales, le patronat et l’Etat du Sénégal à s’asseoir autour d’une table  pour redéfinir le télétravail au profit des salariés. Car «tout travail à distance n’est pas qualifié de télétravail», dit-il en suggérant de légaliser la législation sociale par rapport à l’application du télétravail  dans le pays.
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