Par Dialigué FAYE à Accra

– «Renforcer les syndicats en vue d’améliorer les journalismes et la liberté des médias», tel est le thème de la conférence des chefs de file de la profession journalistique en Afrique qui se tient depuis hier à Accra. Venu présider la cérémonie d’ouverture de cette rencontre de deux jours, le président de la Ré­publique du Ghana a plaidé pour «un partenariat entre les gouvernements et les médias, afin de mieux lutter contre le terrorisme, le changement climatique et les flux financiers illicites, entre autres fléaux qui constituent des menaces pour le progrès de notre continent». «Nous devons travailler main dans la main pour protéger notre continent. Nous avions eu récemment un bon exemple concernant la manière dont les médias sont utilisés pour lutter contre le Covid-19. Sans l’intervention de la presse, la situation aurait été catastrophique. Les messages de santé pu­blique ont été publiés, et cela nous a permis de changer la donne. Les journalistes continuent à faire un travail important dans l’éducation de la population et pour la promotion du vaccin pour le continent. Les journalistes sont des partenaires dans tous les pays et cela permet de sauver des vies humaines», soutient Nano Akuffo-Addo. Lequel exhorte aussi les Etats africains à ne ménager aucun effort pour une presse forte.
«Une presse forte, robuste est une manière de tenir nos gouvernements comptables et d’exiger de la discipline. Le deuxième président de la 4e République du Ghana, John Agyekum  Kufuor, après avoir gagné les élections, a œuvré dans le sens de la liberté de la presse, en abrogeant la loi allant à l’encontre d’une presse libre. Je suis fier du rôle modeste que j’ai joué dans l’abrogation de cette loi ; en tant que procureur de la Répu­blique, j’étais chargé de beaucoup de dossiers et cela m’a permis d’éviter de traduire en justice certains journalistes. L’abrogation de cette loi criminelle a eu un impact positif sur le développement de la presse au Ghana. Et cela a permis d’infuser une culture de mé­dias, de renforcer la réputation du Ghana comme étant un pays propice au travail des journalistes. Cela a aussi contribué à l’instauration d’une démocratie dans notre pays et de la redevabilité sur tous les plans», précise le Président Nana. Ainsi martèle-t-il : «Je préfère avoir une presse robuste que d’avoir une presse peu efficace. Les médias ont le droit de critiquer tout ce qui se fait dans le pays et de partager leur point de vue. Ce qui donne à nos citoyens des alternatives, l’opportunité de s’exprimer sur tout ce qui se passe dans tout le pays.»
Dans la même veine, le président de la Fédération internationale des journalistes (Fij) a appelé à protéger les médias. Younes Mjahed d’argumenter : «On ne peut pas imaginer une société démocratique sans médias de qualité. La protection des journalistes est une question primordiale, car les journalistes ne peuvent pas travailler s’ils ne sont pas protégés. La protection ne consiste pas seulement à voter des lois, mais de les appliquer. Les journalistes doivent également bénéficier de conditions de travail ainsi que des salaires adéquats pour faire correctement leur travail.»
La Conférence a réuni les dirigeants des syndicats et associations nationales à travers le continent ainsi que les dirigeants et représentants des associations régionales, de l’Union africaine pour débattre des principaux défis auxquels sont confrontés les syndicats et associations, le Covid-19. En effet, explique le président de la Fédération africaine des journalistes (Faj), Sadiq Ibrahim Ahmed, «il est temps que nous adoptions de nouvelles stratégies entre les syndicats, les gouvernements et les organisations internationales. Nous devons créer une nouvelle plateforme pour la collaboration dans la­quelle nous devrions travailler plus en partenariat qu’en concurrents. Nous comptons sur le gouvernement du Ghana pour son rôle de leadership».

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