Les responsables de l’Initiative de réflexion et d’action socialiste (Iras) ont choisi Thiès pour dénoncer, au cours d’un point de presse tenu ce lundi 25 décembre 2024, «le récent congrès d’investiture du Parti socialiste considéré comme une farce qui ne représente en aucun cas la volonté des militants à la base du parti. Ces militants, qui ont consacré des années de leur vie à promouvoir les idéaux du parti, ont été ignorés et exclus de tout processus de consultation. Leur voix a été étouffée au profit d’une manœuvre politique calculée et non représentative de leurs aspirations». C’était à l’occasion de la commémoration du 22ème anniversaire de la disparition du père fondateur du Parti socialiste, Léopold Sédar Senghor, un moment de réflexion et de recueillement, où ont été honorés la mémoire et le riche héritage du Président-poète.Par Cheikh CAMARA –

Une opportunité pour les leaders responsables de l’Iras, qui avaient à leurs côtés plusieurs acteurs de la scène politique sénégalaise et autres sympathisants, d’aborder «les questions politiques et sociales qui préoccupent le pays». Le porte-parole de l’Iras et membre du Parti socialiste, Daour Sagna, dira : «Nous sommes profondément abasourdis par la nouvelle image que certains, faisant partie d’un groupuscule, véhiculent ces derniers temps au nom du parti. Les valeurs qui ont été chères à Senghor, celles qui ont motivé sa vision progressiste et égalitaire, semblent aujourd’hui être foulées aux pieds. C’est une désolation pour tous ceux d’entre nous qui portent encore ces valeurs au plus profond de leur cœur.»

M. Sagna et ses camarades se veulent catégoriques : «Nous ne condamnons pas seulement l’injustice de cette manœuvre, mais nous la mettons également en lumière pour que tous puissent voir le mépris envers les militants de base. Cette absence de consultation et de démocratie interne nous montre clairement que l’essence même de notre parti est en train d’être érodée.» Ainsi de constater que «le Ps, malgré son pouvoir de résilience, va à Vau-l’eau et se décrépit. Les textes du parti sont foulés aux pieds, pour un parti jadis connu pour son organisation et sa méthode de gouvernance interne».

Les responsables de l’Iras se disent d’autant plus choqués que font-ils remarquer : «La Secrétaire générale par intérim, Aminata Mbengue Ndia­ye, et son groupe de responsables, adeptes de l’entre-soi, sont plus intéressés par la mise en fagots de toutes les ambitions politiques du parti pour préserver leurs égoïstes privilèges désuets, voués à la disparition. Ils nous ont livrés pieds et poings liés à une coalition, qui a fait son temps et qui est à conjuguer au passé.»

«Nous soutenons une candidature socialiste à la Présidentielle 2024»
«Comment pouvons-nous continuer à avaler des couleuvres dans une coalition qui ne l’est que de nom ?», se demandent Daour Sagna et ses camarades, qui ont tenu à rappeler à tous, que «le Parti socialiste ne se résume pas à ses dirigeants actuels, mais qu’il est avant tout le reflet des aspirations et des luttes de ses militants». Aussi de se dire résolus à prendre des mesures pour que «la voix des militants soit entendue et que les valeurs fondamentales du parti soient respectées». Ainsi, l’Iras, fort constante dans sa ligne droite, d’affirmer sa volonté de soutenir une candidature socialiste à la prochaine élection présidentielle et se déclare en dehors de Bby. Ses leaders appellent les populations à parrainer les candidatures socialistes et à œuvrer pour leur triomphe ; demandent aux militants de sanctionner fortement cette forfaiture en votant contre le candidat de Bby. Aussi de projeter ⁠d’organiser une tournée nationale de sensibilisation dans tous les recoins du Sénégal ; de dénoncer «cette nouvelle forfaiture de prolongement des mandats pendant un congrès d’investiture alors que cette décision ne peut découler que d’un congrès ordinaire».

Ils demandent aux dirigeants du Parti socialiste de «revenir à leurs racines, d’écouter les aspirations de ceux qui les portent depuis tant d’années et de restaurer la démocratie interne, qui a longtemps été un pilier de notre organisation». Aussi d’essayer de leur faire comprendre que «seule une réaffirmation des valeurs fondamentales et une réconciliation avec les militants à la base peuvent ramener le Parti socialiste sur le chemin qu’a tracé Senghor». Ils pensent que «l’archaïsme dans la gestion de ce parti doit être banni».
Correspondant