Dans le Golfe, c’était une bataille contre l’oppresseur irakien. Petit pays avec une grande réputation militaro-diplomatique, le Sénégal envoie quelque 400 soldats dans le bourbier irakien, après l’invasion du Koweït par Saddam Hussein. Qu’a apporté cette mission ? «Cette participation apporta une grande crédibilité internationale à notre pays. Notre diplomatie a bénéficié d’une bonne perception à travers le monde, et le Sénégal a fait l’objet de nouvelles sollicitations pour des missions d’observateurs militaires ou de règlement de conflits (Angola, Liberia, Cambodge)», raconte Général Keïta, interrogé par Weekend Magazine en 2012. Il ajoute : «De cette guerre, l’Armée sénégalaise a tiré beaucoup de leçons de conduite opérationnelle, développé l’expérience de ses personnels, affiné sa capacité d’intégration dans une grande unité multinationale et noué des relations avec les forces amies.»

Dans la foulée de cette guerre, Dakar abrita en 1992, le Sommet de l’Organisation de la conférence islamique, renforça ses liens avec l’Arabie saoudite et le Koweït. Après la guerre, des entrepreneurs furent sollicités pour participer à la reconstruction du Koweït. «L’Armée est bien le microcosme sacré de notre Nation. Par son engagement, le Sénégal a apporté une légitimité universelle à la Guerre du Golfe et une autre grille de lecture qui s’écarte des critères et motivations usuels basés sur la proximité géographique, l’idéologie ou les considérations économiques», enchaîne-t-il.

Si le Président Abdou Diouf fit le déplacement sur le terrain, en Arabie Saoudite, accompagné de Médoune Fall, à l’époque ministre des Forces armées, il fut reçu avec les honneurs à Washington, par le Président Bill Clinton.