Leur engagement et leur détermination à défendre les couleurs nationales sont connus de tous. Mais Demba Ba et Papiss Cissé ont peu de chances de disputer le Mondial 2018. La politique de rajeunissement de Aliou Cissé est passée par-là.
Même si ce n’est pas une surprise pour lui, vu le contexte, l’importance et l’enjeu d’une Coupe du monde qui se joue chaque quatre ans, Aliou Cissé ne manque sûrement de rire sous cape au rythme où vont les appels du pied pour «Russie 2018».
Si pour certains cela peut se comprendre – on pense à Lamine Sané, Baye Oumar Niasse, Papy Djilobodji et autres – par contre, les dernières sorties de Demba Ba et Papiss Cissé peuvent surprendre si on sait que ces derniers sont les principales victimes de la politique de rajeunissement prônée par le sélectionneur des Lions dès sa prise de fonction.
Moussa Sow pour jouer au Mondial 2018 le rôle de Amara en 2002
D’ailleurs, d’autres joueurs ont aussi été emportés par cette politique. C’est par exemple le cas de Pape Kouly Diop. Le nouveau pensionnaire d’Eibar en Espagne, comprenant que Aliou Cissé ne comptait plus sur lui, a pris les devants en annonçant sa retraite internationale.
En clair et il faut le dire, Demba Ba et Papiss Cissé qui ont le même âge (32 ans) doivent savoir qu’ils prêchent dans le désert, car on voit mal Aliou Cissé donner suite à leur opération de charme. Et cela pour deux raisons principales.
D’abord, par rapport à sa politique de rajeunissement notée plus haut, mais aussi à la situation de ces deux anciens coéquipiers à Newcastle qui n’ont plus été appelés en sélection depuis…2015. Cela fait beaucoup. Et si on y ajoute le fait que les deux avant-centres de métier jouent dans le lointain championnat chinois pas du tout au goût du sélectionneur national, cela ne fait que compliquer leur cas.
Un Krépin Diatta a plus de chances de sélection que Demba Ba et Papiss
Il est vrai que l’apport de joueurs expérimentés pour une compétition planétaire comme la Coupe du monde est un aspect non négligeable. Mais sous ce registre, Aliou Cissé semble avoir jeté son dévolu sur le doyen de la Tanière, en l’occurrence Moussa Sow, qui, il est vrai, aura lui aussi 32 ans ce 19 janvier 2018. Mais qui a eu au moins la chance de faire partie du groupe ayant offert au Sénégal une seconde qualification historique à une Coupe du monde, 16 ans après.
Et d’ailleurs, ce n’est pas un hasard si «Mouss», capitaine lors de la dernière sortie des Lions, est devenu le porte-parole des joueurs. Du coup, il n’est pas exclu que le meilleur buteur de la Tanière joue, lors du Mondial russe, le même rôle qu’un certain Amara Traoré lors du Mondial 2002. A savoir «couver» ses jeunes frères et être partout le relais entre le coach et les joueurs.
Faut enfin noter que la politique de rajeunissement de Aliou Cissé offre plus d’opportunités à un jeune de 19 ans qui fait le «buzz», élu 2e meilleur jeune africain 2017, à savoir Krépin Diatta, que les deux «papys» de Chine, en dépit de leur engagement et détermination à défendre les couleurs nationales.
hdiandy@lequotidien.sn