Pour mettre en œuvre sa Stratégie numérique 2025, le Sénégal a besoin de 1361 milliards de francs Cfa. 73% de ce financement venant du secteur privé. Seulement, selon le Président de l’Organisation des professionnels des Technologies de l’information et de la communication (Optic), il existe des préalables à mettre en place.

Pour mettre en œuvre sa Stratégie numérique 2025, le Sénégal a besoin de 1361 milliards de francs Cfa. Selon M. Seth Sall, directeur de l’Econo­mie numérique et du partenariat au ministère de la Com­mu­nication et de l’économie numérique, les 73% de ce financement sont attendus du secteur privé. Seulement, pour le président de l’Organisation des professionnels, des Technologies de l’information et de la communication (Optic), M. Antoine Ngom, il y a des préalables à mettre en place. Parrain  de la Semaine mondiale de l’entreprenariat qui a démarré hier au Sénégal, M. Ngom invite les autorités  à mettre en place un environnement incitatif. «On a un certain nombre de conditionnalités que nos gouvernants doivent mettre en œuvre pour laisser exprimer la créativité et l’innovation du secteur privé», souligne M. Ngom, en mettant l’accent sur l’importance d’avoir des politiques publiques adaptées, des institutions adéquates et qui peuvent porter ces politiques publiques. Autre préalable, selon le patron d’Optic, le capital humain. «On doit penser aux nouveaux métiers. Dans les prochaines années, on va assister à l’apparition de nouveaux métiers.» Ces dernières années, la révolution digitale, thème de cette semaine, est apparue comme une opportunité à saisir pour les économies des pays en développement.  «La révolution digitale est une grande chance pour l’Afrique si elle sait la saisir. Pour cela, il faut qu’elle sache innover, entreprendre et utiliser le digital pour se transformer et relever les défis du 21e siècle liés à la démographie», indique M. Ngom.
En 2025, l’Afrique va compter 2,5 milliards d’habitants et 4,4 milliards à  l’horizon 2100, soit 40% de l’humanité, constate M. Ngom. «C’est un défi énorme en termes d’urbanisation, d’emploi dans tous les domaines», poursuit-il.

Un fonds d’appui à l’entreprenariat et à l’innovation pour bientôt
Dans le cadre de la Stratégie numérique 2025, le Sénégal va bientôt mettre en place un fonds d’appui à l’entreprenariat et à l’innovation. Selon M. Seth Sall, «l’étude de faisabilité est en cours et le premier pré rapport a déjà été partagé», indique M. Sall, qui assure que le fonds sera opérationnel à compter de 2018. Comment sera-t-il alimenté ? Seth Sall informe qu’il revient au cabinet de faire des recommandations. «Mais naturellement, nous allons nous appuyer sur des fonds publics, des fonds privés et innovants», dit-il. Dans le schéma de financement retenu pour la Sn2025, en plus des 73% de financement dévolus au secteur privé, l’Etat aura en charge de mobiliser 13% et les 10% seront mis en place sous forme de Partenariat public privé (Ppp). C’est aussi dans le cadre de cette stratégie que s’inscrit la mise en place du Parc numérique de Diamniadio qui devrait permettre la création de 35 000 emplois directs chaque année.
Chaque année, la Com­munauté internationale consacre une semaine au secteur. Selon M. Antoine Ngom, il s’agit «d’inspirer, de mentorer et de dire à la jeunesse africaine qu’elle a une opportunité uni­que».
Organisé par Jokkolabs, la Semaine mondiale de l’entreprenariat rassemble au total une quarantaine d’évènements qui sont prévus dans différentes villes du pays à savoir, Dakar, Thiès, Mbour, Saint Louis, Ziguin­chor.
mamewoury@lequotidien.sn