Les agents comptables ont profité de la journée de réflexion sur le «Rôle et la responsabilité des agents comptables dans l’exécution du budget public», tenue samedi par leur amicale, pour passer au peigne fin les difficultés auxquelles ils sont confrontés dans l’exercice de leur mission, surtout dans ce contexte de reddition des comptes.Par Dialigué FAYE – 

L’Amicale des agents comptables du Sénégal a tenu, samedi, une journée de réflexion sur le thème : «Rôle et responsabilité des agents comptables dans l’exécution du budget public.» Une occasion pour les membres de l’Amacs de lister leurs préoccupations.
M. D., agent comptable dans un Centre régional des œuvres universitaires sociales (Crous), déclare : «La forte présence des agents comptables à cette rencontre s’explique par le fait que tout le monde a peur présentement. C’est la réalité. Tout le monde a peur, parce qu’on incrimine des agents comptables pour des faits qu’ils n’ont pas commis.»
Face à cette situation, l’Acp plaide pour que «les autorités judiciaires soient sensibilisées sur le fait que l’agent comptable n’a pas à aller vérifier, sur le terrain, la réalisation ou non d’un projet. L’agent comptable n’est que payeur. Après vérification sur pièce, s’il constate que tout est en règle, il doit payer et sa mission s’arrête là. Il n’est pas ordonnateur. Il faut que les agents comptables soient protégés par le ministère des Finances, la Direction générale de la comptabilité publique et du trésor. Le syndicat doit également s’impliquer davantage. On ne doit pas traîner en Justice un agent comptable qui a payé régulièrement une dépense. Il n’a aucune prérogative pour aller vérifier si une dépense a été exécutée sur le terrain, alors que sur pièce tout est en règle».

«Tout le monde a peur»
A travers cette journée de réflexion, l’Amacs veut, selon sa présidente Alima Traoré Keïta, contribuer à l’actualisation des textes relatifs aux rôles et au régime de la responsabilité des agents comptables.
A ce propos, assure le coordonnateur de la Direction générale de la comptabilité publique et du trésor (Dgcpt), «repenser et réformer le régime de responsabilité demeurent un gage pour libérer le comptable public d’une possible action, d’être tétanisé et inhibé par la pesanteur de sa responsabilité et la lourdeur de la sanction de mise en débet, par exemple en cas de non-respect d’un formalisme dans l’exécution d’une opération». Amadou Oury Ba annonce ainsi que «dans le cadre de mise en œuvre du plan d’actions issu du rapport de la Cour des comptes sur l’audit des finances publiques, le ministre des Finances et du budget a engagé une ambitieuse réflexion et posé des actes allant dans le sens de transformer et d’élargir le cadre normatif du régime de responsabilité qui engloberait tous les managers publics». Mais à son avis, «le nouveau régime de responsabilité, sans être une licence à l’impunité, doit concilier à la fois l’exigence de performance et l’impératif du Jub-Jubal-Jubanti au grand bénéfice de nos compatriotes». Il informe également que «dans le cadre de sa politique de formation, la Dgcpt déroule actuellement un ambitieux programme de formation dont la première phase concerne la mise à niveau des nouvelles autorités des organes exécutifs des structures du secteur parapublic.
La prochaine phase permettra de réunir ces derniers et les agents comptables dans le souci de lever certaines incompréhensions, d’harmonier la pratique dans la procédure d’exécution des budgets publics, ainsi que de réaffirmer le rôle central de conseiller financier de l’agent comptable».
En guise de contribution à ces travaux, le bureau de l’Amacs compte transmettre «le rapport sur les travaux et espère que les conclusions participeront à l’amélioration de l’encadrement de la gestion des deniers publics, que ce soit pour la mise à jour de la réglementation, de l’exécution des budgets publics ou les modalités de reddition».
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