3 conditions, 4 paramètres et 3 formules déclinés par la Cosydep pour une bonne gestion du cas des 3 millions d’élèves en classe intermédiaire. L’Ong appelle le ministre de l’Education nationale à faire «preuve d’ouverture» dans la gestion du système éducatif.

Alors que le ministre de l’Education nationale, dans un arrêté jeudi, a fixé les conditions de passage pour les classes intermédiaires, la Cosydep formule des propositions. L’organisation dirigée par Cheikh Mbow fixe 3 conditions pour une bonne prise en charge pédagogique de ces élèves évalués par l’Ong à 3 millions en termes de nombre. Il s’agit de s’accorder sur un protocole pédagogique adapté aux besoins des élèves et reposant sur un socle minimal de compétences. Ensuite, la Cosydep appelle à systématiquement assurer la remise à niveau des élèves des classes intermédiaires, en vue de garantir la mise en place des prérequis à partir d’un pré-test et achever ce processus par un post test. Enfin, il est demandé d’accompagner les initiatives de cours de vacances, développées traditionnellement par les communautés.
Par ailleurs, la Cosydep décline 4 paramètres pour le passage dans les classes intermédiaires. «Respect des dispositions de la loi sur l’obligation scolaire de dix ans, application des dispositions administratives qui organisent le redoublement et le passage intra et inter cycles, prise en compte de l’âge de l’élève dans la décision et planification d’activités pédagogiques de remise à niveau centrées sur les prérequis nécessaires aux programmes de la nouvelle année scolaire», liste la Cosydep dans un document. A ce titre, l’Ong propose 3 formules pour le passage en classe supérieure dans les classes intermédiaires avec des «avantages et des inconvénients», reconnaît la Cosydep.
La première appelle à ce que «tous les élèves des classes intermédiaires passent en classe supérieure». La Cosydep de nuancer : «Cette formule semble facile et simple, mais comporte plusieurs limites. Elle est négativement chargée et historiquement marquée du fait de précédents connus pouvant aggraver le discrédit sur le système.» Dans la 2ème formule, «les élèves des classes intermédiaires passent sur la base du critère de la moyenne». Le document d’expliquer : «Pour cette formule, il y a lieu d’éviter les limites que recèle le critère de la moyenne qui est tout à fait relatif. En outre, cette formule est en déphasage avec les principes de la déconcentration, surtout si le seuil de la moyenne requise pour passer est décrété par le niveau central.»

«Approfondir minutieusement la réflexion»
Troisièmement, les équipes pédagogiques font des propositions de passage validées par les Inspections de l’éducation et de la formation (Ief). «Cette formule responsabilise les équipes pédagogiques dans la définition des modalités de passage ou de redoublement sous la supervision des Ief. Elle restitue aux enseignants le pouvoir de décider, au plan pédagogique, du parcours de leurs élèves. La formule valorise les acteurs du terrain et comporte l’avantage de fonder la décision, d’une part sur des données factuelles, et d’autre part sur l’expérience des acteurs les plus proches de la classe. Dans cette optique, les limites du critère de la moyenne sont atténuées par l’expérience des enseignants issue de la pratique de la classe et de la connaissance des élèves», justifie la Cosydep.
En somme, la Cosydep reconnaît qu’il existe plusieurs modalités pour régler la question du passage en classe supérieure des élèves des classes intermédiaires. Cependant, l’Ong «exhorte les autorités à faire preuve d’ouverture et de flexibilité en vue d’approfondir minutieusement la réflexion sur les différentes modalités de manière à choisir celle qui répond au mieux à la poursuite sans préjudice du cursus scolaire des apprenants».