Depuis le 23 novembre, le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) enchaîne pour «mettre le ministre de la Fonction publique devant ses responsabilités, suite à son refus d’harmoniser sa position à celle de la Garde des sceaux, ministre de la Justice, qui a posé des actes pour corriger un sabotage de la réforme qui consacre le passage des greffiers à la hiérarchie A2 et le reclassement du personnel du ministère de la Justice dans le corps des assistants des greffes et parquets». Il a décrété hier 72 h de grève pour attirer l’attention du président de la République sur la situation «alarmante des fonctionnaires de la Justice». Par Justin GOMIS –
Le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) a entamé hier une grève de 72h. Comme on dit, c’est un énième mot d’ordre. «Le Syndicat des travailleurs observe, à partir d’aujourd’hui, une grève de 72 heures pour attirer l’attention de son excellence Monsieur le président de la République sur la situation alarmante des fonctionnaires de la Justice», note le syndicat. Pour l’instant, le syndicat buterait sur le silence de l’Etat. «Le Sytjust a commencé des cycles de grève depuis le 23 novembre 2023, après l’expiration du préavis de grève qu’il avait déposé sur la table du ministre de la Fonction publique et de la transformation du secteur public, pour faire cesser cette situation qui porte préjudice aux fonctionnaires de la Justice», a-t-on rappelé. Pour le syndicat, «il est question d’une dénaturation des délibérations du gouvernement commise par des juristes du ministère de la Fonction publique qui ont falsifié le projet de décret portant statut particulier des fonctionnaires de la Justice». Cette affirmation revient dans les différents communiqués du Sytjust, qui parle d’une «grave forfaiture qui bloque depuis cinq ans le reclassement des greffiers à la hiérarchie A2 et le reclassement du personnel dans le corps des assistants des greffes et parquets». Pour le Bureau national du syndicat, «le ministre de la Fonction publique a montré qu’il s’est rangé du côté des prévaricateurs et se désolidarise ainsi de la ministre de la Justice qui a clairement exprimé son adhésion aux revendications du Sytjust tendant au respect des engagements du gouvernement». Ce qui l’a poussé à décréter ces deux jours de grève pour protester «contre le sabotage de la réforme du statut particulier du cadre des fonctionnaires de la Justice».
Il faut savoir que la réforme consacre le passage des greffiers à la hiérarchie A2 et le reclassement du personnel du ministère de la Justice dans le corps des assistants des greffes et parquets. Ce projet de loi a été examiné et adopté par le gouvernement lors du Conseil des ministres du 25 juillet 2018. Pour le Sytjust, ce sont 5 ans d’attente. Et cette situation aurait «causé un extrême désordre statutaire avec la coexistence de greffiers de la hiérarchie B2 et de greffiers de la hiérarchie A2 dans les cours et tribunaux, les seconds récemment recrutés étant plus gradés que les premiers qui sont plus anciens».
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