Plusieurs exécutifs territoriaux et chefs de services déconcentrés de l’Etat sont «épinglés» pour des fautes de gestion par les différentes missions d’audit au sein de leurs institutions. Des fautes le plus souvent liées aux procédures de passation des marchés. De bonne foi parfois. C’est pour corriger les erreurs de gestion des marchés par les institutions publiques que le Conseil départemental de Vélingara a initié, mercredi et jeudi passés, une formation des membres des organes de gestion desdits marchés.Par Abdoulaye KAMARA(Correspondant) –
C’est pratiquement à un pré-audit de leurs institutions qu’ont été soumis une cinquantaine d’exécutifs territoriaux, des membres de conseils territoriaux, des chefs d’établissements scolaires et de services déconcentrés de l’Etat, lors d’une formation initiée par le Conseil départemental de Vélingara mercredi et jeudi passés. Dans la bonne humeur, dans une interaction fructueuse et dans un langage accessible aux participants, le directeur du Cabinet experts consulting Afrique (Ceca), El Hadji Serigne Mbaye, a enseigné les «missions et prérogatives dévolues aux commissions et cellules de passation des marchés publics». Il a communiqué sur les grandes lignes de la commande publique, la délégation de service public et les contrats de Partenariat public-privé (Ppp), ainsi que les institutions de contrôle telles que la Direction centrale des marchés publics (Dcmp) et l’Arcop (Autorité de régulation de la commande publique). M. Mbaye a aussi ouvert le livre du Code des marchés publics et les textes d’application qui définissent les rôles et responsabilités des acteurs impliqués, notamment la Commission et la Cellule de passation des marchés publics. Tout en mettant le curseur sur les procédures, leur composition et fonctionnement, ainsi que leurs attributions. La gestion des litiges et contentieux liés aux marchés a aussi intéressé les participants.
El Hadji Kabiné Diané, directeur de Cabinet du président du Conseil départemental, a fixé les objectifs de cet atelier. Il a dit : «Ce séminaire vise à renforcer les capacités des acteurs des cellules et commissions de passation des marchés, à clarifier leurs rôles et à proposer des pistes d’amélioration pour une gestion optimale des marchés publics au sein des institutions publiques.» Justifiant la tenue de cet atelier, le formateur a indiqué : «En effectuant des missions d’audit, on a l’impression que les acteurs de la commande publique utilisent d’autres codes que ceux en vigueur au Sénégal. Les collectivités territoriales, surtout, éprouvent beaucoup de difficultés à appliquer les textes, faute de ressources humaines qualifiées. Elles sont coupables de maintes fautes, mais de bonne foi le plus souvent. Par ignorance.»
Au terme de la formation, le Secrétaire général de la mairie de Kandiaye, Mamadou Samba Baldé, a tranché : «Nous n’avons plus droit à l’erreur en lançant les procédures de passation et dans l’exécution des marchés publics. Tout est clair. Le formateur a pu utiliser les mots justes pour nous faire comprendre les enjeux de transparence et les risques encourus. Nous avons reçu les outils nécessaires pour améliorer nos pratiques.»
Dans un contexte d’exigence par les nouvelles autorités étatiques de l’impératif de transparence et d’équité dans la gestion des deniers publics, les gestionnaires d’institutions publiques de la place peuvent s’estimer heureux. Il ne leur serait pas toléré, après cette formation, des fautes de gestion liées à la commande publique. En clair, ils ne doivent pas être «épinglés» par des missions d’audit.
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