PASSE-PRESENT : Idy et le «bâtiment» de Macky en 2012

Ils étaient 13 candidats contre Abdoulaye Wade en 2012. Il n’en est resté pour la Présidentielle du 24 février que deux : Macky Sall et Idrissa Seck. Tous combattaient la validation de la candidature du sortant qui cherchait un troisième mandat à polémique. L’unité était leur force et c’est ce qui motivait les citoyens qui se donnaient rendez-vous presque tous les après-midi à la Place de l’Obélisque. Mais l’un d’entre eux ne pouvait plus supporter le «surplace» des leaders du Mouvement du 23 juin. Macky Sall décide alors de la jouer solo contre vents et marées. Une trahison est vite trouvée. Mais c’est à l’étape de Rufisque que le candidat de Macky2012 a commencé par s’absenter, mettant ses «frères d’armes» du M23 dans tous leurs états. Moustapha Niasse, Cheikh Tidiane Gadio, Ousmane Tanor Dieng, Idrissa Seck, Ibrahima Fall, Djibril Ngom, Diouma Dieng Diakhaté et Cheikh Bamba Dièye n’ont pu pardonner ce faux bond à celui qui est devenu président de la République. «Notre combat pour le retrait de la candidature de Wade n’est pas seulement un combat de partis politiques. C’est un combat de tout le Peuple sénégalais. Et cette forte mobilisation doit être partout la même jusqu’au retrait de la candidature de Wade», avait dit Tanor. Idrissa Seck était plus clair : «Si nous laissons de côté notre programme pour nous consacrer à la lutte pour le respect de la Constitution, c’est parce que sans le respect de celui-ci, aucune loi n’est à l’abri d’une violation. Ceux qui se précipitent et négligent la lutte au profit de leur programme, je leur assure que celui qui commence par le toit pour construire son bâtiment en oubliant la fondation verra la dalle lui tomber dessus.»
Au final, c’est le leader de l’Apr qui a été le meilleur «maçon». Et que la meilleure «fondation» était celle du terrain. C’est que le leader de Rewmi a apparemment appris de cette leçon de 2012. Voilà pourquoi le combat du C25 dont il est membre au même titre que les autres candidats de l’opposition ne pouvait l’enchanter. Il ne pouvait prendre le risque de rester à Dakar aux côtés de candidats recalés par le Conseil constitutionnel pour mener une lutte, en réalité, vaine. Parce qu’il serait impossible d’empêcher le candidat sortant de battre campagne comme l’avaient voulu les leaders. Il y va pour être, lui, aussi un maçon.
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