«Le docteur Ninaud continue d’appuyer la population rufisquoise. Nous ferons bon usage de ce concentrateur d’oxygène qui est un outil que nous utilisons au quotidien. Il nous sera d’une grande utilité.» C’est le mot de Dr Dramé, médecin-chef de la polyclinique de Rufisque, lors de la remise de cet accessoire par des descendants de Lucien Ninaud qui a été médecin municipal de Rufisque durant plusieurs décennies. Les témoignages d’anciens ont ainsi rappelé un grand homme qui a été au service de la communauté. «Dr Ninaud fait partie des identités remarquables dans le secteur de la médecine à Rufisque. Arrivé en 1895, il aura servi sous le magistère de 8 maires ; de Gabard jusqu’à Maurice Guèye. Il a également connu tous les faits historiques relatifs à la santé ici à Rufisque comme les épidémies de peste, de lèpre, et il a contribué à l’ancrage de la santé à travers la polyclinique et le dispensaire Lazaret», a rappelé Meïssa Ndiaye Bèye. «S’il n’est pas le premier, il demeure en tout cas le plus célèbre», a encore témoigné le spécialiste des questions mémorielles sur Rufisque.

«Dr Ninaud a servi à Rufisque jusqu’à sa mort en 1948, et son troisième enfant est né ici à Rufisque. Elle s’appelle Rose et est la grand-mère de Anne et Marie-Laure qui sont présentes à cette visite», a souligné Mama Sabara, président du syndicat d’initiative du tourisme et facilitateur de l’événement. «Les arrières petits fils de Dr Ninaud sont venus au nombre de 8 se ressourcer, revoir le bâtiment dans lequel il habitait à l’époque et offrir un respirateur au district sanitaire. C’est un jour mémoriel. Le symbolisme c’est que c’est un voyage de retour à la source parce que Dr Ninaud a eu des enfants qui sont nés ici, donc nous sommes dans le cadre du patrimoine partagé», a encore noté M. Sabara, rappelant que des membres de la famille avaient effectué une première visite en 1979. Structure sanitaire qui existe depuis l’époque coloniale, le dispensaire Guedj a été érigé en centre de santé en 2010 et garde toujours son architecture d’époque.

«C’est une structure qui manque d’espace, et quand on a voulu le rénover, on nous a dit que c’est un patrimoine classé qui ne peut faire l’objet de modification significative», a insisté Pape Samba Seck, président du comité de gestion de la structure. «Pour autant, elle garde son aura puisque des patients viennent de toutes les contrées pour se faire soigner», a-t-il noté. Pour Mama Sabara, l’architecture doit être préservée pour des questions de préservation du patrimoine historique de la ville pour lesquelles il se bat. Il a pour autant ouvert des perspectives de collaboration heureuses entre les descendants de Dr Ninaud et la structure sanitaire pour rendre la polyclinique plus attractive et performante dans ses services aux populations.
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