Condamné pour diffamation à 6 mois de sursis et 2 ans de prison pour corruption de la jeunesse, Ousmane Sonko ne pourra pas participer à la présidentielle de 2024 si l’on se fie aux dispositions du Code électoral. Une situation qui pousse à s’interroger sur un éventuel plan B du parti Pastef ? Qui pourrait le remplacer quand on sait que Bassirou Diomaye Faye, El Malick Ndiaye, Fadilou Keita, Abass Fall et Biram Souley Diop sont soit en prison, en liberté provisoire ou sous contrôle judiciaire ? Tentative de réponse !Par Malick GAYE –

Le malheur des uns fait le bonheur des autres ! C’est ce que les fatalistes entonnent souvent devant une situation d’incapacité. Pour Birame Soulèye Diop, député-maire du parti Pastef, cette phrase résonne sans nul doute dans sa tête. En effet, Ousmane Sonko, qui a été condamné à 6 mois de prison avec sursis pour diffamation et à 2 ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse, ne sera pas candidat à la Présidentielle de 2024, si l’on se fie aux dispositions du Code électoral. Même la modification des articles L29 et L30 du Code électoral ne va pas garantir une participation au «Patriote» en chef, car elle ne va concerner que les candidats qui n’ont pas encore purgé leur peine. Fort de ce constat, le parti Pastef n’envisage pas officiellement un plan B. Mais officieusement, est-ce qu’un parti comme Pastef peut se payer le luxe de rater une élection aussi charnière que 2024 ? Si pour la masse, la question ne se pose pas car elle croit dur comme fer qu’elle peut imposer son choix et ce, bien que celui-ci aille à l’encontre de la Constitution, au niveau des cadres, la réflexion devra être engagée si tant est qu’ils souhaitent pérenniser leur parti. En effet, le parti Pastef risque de ne point exister sur la probable reconstruction politique après 2024, s’il continue dans sa ligne radicale. Ainsi, parmi les personnes susceptibles de fédérer, Birame Soulèye Diop y occupe une place de choix. En effet, ayant dirigé d’une main de maître le groupe parlementaire Yewwi askan wi depuis son installation, Birame Soulèye Diop peut se targuer d’être la personne la plus expérimentée du parti Pastef. En plus, qui pourrait être plus légitime que lui ? La seule ombre au tableau est qu’il est en liberté provisoire depuis mars 2021 lors de la convocation de Ousmane Sonko. Quant à Abass Fall, qui est Conseiller municipal à la Ville de Dakar et député, il lui sera difficile de faire valoir ses ambitions devant son président au groupe parlementaire de Yewwi askan wi en plus d’être sous liberté provisoire pour les mêmes raisons que Biram Souley Diop. Fadilou Keïta et Bassirou Diomaye Faye présentent un sérieux handicap. N’ayant jamais gagné une élection, ils devront régler leur souci d’ordre judiciaire avant de lorgner le Palais. Ils sont tous les deux en prisons. C’est pratiquement la meme situation que vit El Malick Ndiaye. Sous bracelet électronique, le chargé de la communication du Pastef ne peut prétendre battre campagne en ne bougeant pas de Dakar. Que va faire le Pastef ? Continuer dans la radicalité et miser le tout pour le tout ? C’est là tout le dilemme. En effet, comme compte-t-il procéder pour convaincre la masse de préparer un plan b sans pour autant passer pour le traitre qui a sappé  la dynamique du Parti ? Voilà l’équation que devra résoudre le Pastef s’il souhaite présenter un candidat et par la même occasion s’assurer une présence dans le nouvel échiquier politique du pays.
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