Plus c’était radical, plus c’était temporaire !
Et soudain, Pastef devint tolérant (sous pression internationale, bien sûr) !
La lutte contre l’homosexualité : une promesse recyclable à usage électoral ?
La lutte contre l’homosexualité ? Ah oui, ce vieux slogan de campagne…

Souvenez-vous, c’était hier : des t-shirts brandis, des cris de guerre moralisateurs, des alliances pieuses avec des organisations comme And samm djiko yi et un mot d’ordre clair : criminaliser l’homosexualité.

Quelle époque glorieuse pour Pastef ! Le parti de la vertu, des principes non négociables et de la pureté idéologique. Mais ça… c’était avant.

Aujourd’hui, Pastef est au pouvoir, majoritaire à l’Assemblée nationale, les clés du Palais entre les mains, les micros d’Etat tendus à chaque sortie. Et la fameuse lutte contre l’agenda Lgbtq ?

Silence radio ! On aurait dit que le fichier du projet de loi s’est perdu… entre deux contrats de coopération internationale.

Mais attention ! Il ne faut surtout pas juger trop vite. Il paraît que la réalité du pouvoir est plus complexe que les promesses faites sous le vent des meetings enflammés. Eh oui, maintenant qu’il faut serrer la main de donateurs qui arborent un petit drapeau arc-en-ciel ou signer des accords avec des messieurs en tablier maçonnique, le grand discours sur la souveraineté morale passe mystérieusement à la trappe.

Ironie du sort : ceux qui hier dénonçaient vigoureusement une poignée de main entre Macky Sall et un activiste Lgbtq se retrouvent aujourd’hui à… «collaborer discrètement». On ne veut fâcher ni Bruxelles, ni Washington, ni même Paris. Après tout, le développement du pays dépend désormais du bon vouloir de ceux que l’on diabolisait hier. Et comme chacun le sait, les convictions, c’est bien, mais les financements, c’est mieux.

Alors, on s’adapte. Et vite. On troque les pancartes pour des sourires diplomatiques, les sermons pour des communiqués flous. Le slogan «notre dignité avant les subventions» ? Aujourd’hui, c’est «notre silence vaut de l’or».
Faut-il s’en étonner ? La politique est un art subtil, surtout quand on découvre que les principes ne paient pas les dettes, ni les infrastructures, ni les voyages présidentiels. La realpolitik a vite fait de transformer les guerriers de la morale en funambules du compromis.

Et And samm djiko yi ? Pendant ce temps, le Peuple regarde. Il se souvient des promesses, des alliances avec des chefs religieux, des appels à la «résistance culturelle». Il voit aujourd’hui que ce combat tant vanté est mis au placard. Mais chut, ne réveillons pas les vieilles passions, il paraît que ce n’est plus à l’ordre du jour.

Alors, chers compatriotes, une prière : ayons une pensée affectueuse pour la criminalisation de l’homosexualité, grande oubliée de la République Nouvelle. Elle a eu son quart d’heure de gloire. Elle repose désormais en paix, quelque part entre un sommet international et un dîner de gala.

Qu’elle repose en Paix dans les tiroirs aux oubliettes…  Amen!
Just saying !
Ndiawar DIOP