Deux des principaux lieutenants de Ousmane Sonko ont recouvré hier la liberté. Si des observateurs politiques se félicitent de ce qu’ils voient comme une mesure d’apaisement, des membres de leur parti réclament eux la libération de nombreuses autres personnes toujours détenues pour «motifs politiques».

Par Malick GAYE – Déféré au Parquet pour diffusion de fausses nouvelles et actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique, le Secrétaire général chargé de la communication du parti Pastef a obtenu une liberté provisoire hier. El Malick Ndiaye avait été arrêté dimanche dernier. Selon le député Guy Marius Sagna, El Malick Ndiaye a été appréhendé à cause d’un enregistrement sonore où lui étaient prêtées des paroles de nature à compromettre la sécurité nationale. D’après toujours Guy Marius Sagna, la personne entendue dans l’enregistrement sonore n’est pas El Malick Ndiaye. Il a fini par être relâché.
Le président du groupe parlementaire de Yewwi askan wi est aussi dans le même cas. Birame Soulèye Diop, arrêté pour offense au chef de l’Etat, entre autres, a été libéré hier après avoir été détenu pendant plus de 15 jours. Il avait demandé au cours d’un point de presse, aux candidats putatifs de Bby de ne «pas boire ni manger chez Macky Sall car il pourrait faire ce que Ouattara avait fait en Côte d’Ivoire, avec Gon Coulibaly». Le lendemain, Biram Soulèye avait présenté ses excuses, mais cela n’a pas empêché son arrestation.
Ces libérations ont été saluées par Abdoul Mbaye. L’ancien Premier ministre, devenu opposant et chef de parti, a salué des «mesures d’apaisement» et  affirmé que le Sénégal «en a grandement besoin. Que tous évitent les dérapages et provocations inutiles, étincelles capables de mettre le feu aux poudres en cette période sensible». D’autres franges du parti Pastef, tout en se félicitant de cette mesure d’apaisement, ne se sont pas gênées pour rappeler qu’il resterait, selon leur décompte, «plus de 500 détenus politiques dans les prisons de Macky Sall», et elles demandent leur relaxe pure et simple.
Faut-il rappeler qu’hier, le vice-président du groupe parlementaire Liberté, démocratie et changement, Abdou Mbacké Bara Dolly, avait préparé une résolution pour la suspension des poursuites du député Birame Soulèye Diop. Il s’est basé sur l’article 51 de la loi organique du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
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