Le ministre Aminata Mbengue Ndiaye, présente à Saly à l’ouverture de la réunion du comité technique régional du Projet d’appui régional au pastoralisme au Sahel, a pu se rendre compte que ce projet capital pour la gestion du bétail dans le pays et la sous-région peinait à tenir ses engagements.
Trois ans après le démarrage de ses activités, le Projet d’appui régional au pastoralisme au Sahel (Praps) a ouvert hier à Saly la 5ème réunion de son comité technique régional. Rappelant son rôle qui est un instrument de mise en œuvre du Praps, dont l’objectif est de contrôler et de suivre l’exécution du projet au niveau pays et au niveau régional, de faire des recommandations pour la mise en œuvre efficace et efficiente du projet, Mme Aminata Mbengue Ndiaye, ministre de l’Elevage et des productions animales, qui présidait l’ouverture de cette réunion qui regroupe six pays plus le Cilss, a invité les pays à accélérer le rythme des investissements en vue d’atteindre les objectifs de développement qu’ils se sont fixés : «Ces objectifs sont d’améliorer l’accès aux marchés et à des moyens et services de productions essentiels pour les pasteurs et agropasteurs dans les zones ciblées par le projet et d’améliorer la capacité de nos Etats à répondre à temps et de façon efficace en cas de crise pastorale ou d’urgence», a rappelé Mme Aminata Mbengue Ndiaye.
A en croire le ministre, l’évolution de la mise en œuvre du projet impose certaines mesures : «Il apparaît urgent d’accélérer les procédures de passation des marchés, de veiller à ce que les mesures de sauvegarde environnementale et sociale pour le bien-être des bénéficiaires n’affectent pas le rythme d’avancement des activités», a suggéré le ministre de l’Elevage et des productions animales. Poursuivant ses propos, elle a précisé que certaines infrastructures telles que le lyophilisateur pour la production de vaccins ainsi que les ouvrages pastoraux ont été sous-évalués lors de la formulation du projet : «Cela devrait certainement justifier une rallonge budgétaire pour atteindre correctement les résultats attendus.»
Après les mauvais points, Mme Aminata Mbengue Ndiaye est revenue sur les avancées significatives du projet : «Le lancement de la fabrication du lyophilisateur de l’Isra nous permettra de multiplier par cinq les capacités de production de vaccins de l’Isra et dont la réception est programmée pour le premier semestre de 2019, l‘élaboration d’un plan de lutte contre la circulation des faux médicaments vétérinaires, la réhabilitation des services vétérinaires et la construction en cours de nouveaux services entre autres.»
En échos à ces propos, le secrétaire exécutif du Cilss a souligné que l’année 2018 a été décrétée «année des infrastructures pour le Praps» avec la réalisation de quelques parcs de vaccination, puits pastoraux, postes vétérinaires, entre autres, dans certains pays.
Dr Djimé Adoum, par ailleurs président du Ctr, n’est pas satisfait des résultats. Selon lui, beaucoup reste à faire pour satisfaire : «D‘ailleurs, nous allons faire la revue à mi-parcours du projet en avril-mai 2019. Trois années sont passées et nous devons évaluer nos résultats depuis nos différents lancements. Celle-ci contribuera à faire notre auto-évaluation et je dirai aux pays à la traîne, selon notre cadre de résultats, que l’espoir n’est pas encore perdu à condition de retrousser objectivement les manches tout en restant efficients dans la conduite des travaux», a conseillé Dr Adoum.
Malgré ces turbulences notées dans la mise en œuvre du Praps, Christian Berger, le chargé du projet Praps à la Banque mondiale à Washington, a déclaré que son institution attend beaucoup de ce projet qui va contribuer à éradiquer la pauvreté et mieux répartir les fruits de la croissance au Sahel, mais également contribuer au rétablissement de la paix et de la sécurité dans la région. Ainsi, il a invité les pays à faire de 2019 une année de réalisation des infrastructures pastorales, sinon elle pourrait être l’année où la Banque mondiale déciderait ou non d’un éventuel financement additionnel du Praps.
Au cours des trois années qui restent, la Banque mondiale s’attend à une montée en puissance des campagnes de vaccination, à la réalisation de nouvelles infrastructures pastorales sous la forme de postes vétérinaires, de points d’eau et de marchés de bétail, à la gestion concertée des pâturages et au déploiement des activités génératrices de revenus pour les femmes et les jeunes en zone pastorale, a-t-il ajouté.
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