La page des dissidents tournée, le Ps se dirige vers des renouvellements. L’un des grands enjeux demeure la succession de Khalifa Sall, ex-secrétaire général du département de Dakar. Alioune Ndoye n’exclut pas de le remplacer.

«Alioune ! Alioune ! Alioune !» Dans la salle étouffante du Bureau politique du Parti socialiste, le chœur haut débit des militants de Dakar-Plateau déchaînés donne des ailes à Alioune Ndoye. Ce dernier, littéralement émerveillé depuis le présidium à côté de Mar Diouf qui le séparait de Ousmane Tanor Dieng, serre le poing au ciel pour galvaniser ses troupes. Adulé, ovationné triomphalement lors de son arrivée, Ousmane Tanor Dieng, le verbe chargé d’extase, lance : «Lorsque le Ps du département de Dakar bouge, Dakar bouge, le Sénégal bouge.» En l’absence de Khalifa Sall, exclu du parti, est-il aujourd’hui de fait le leader du Ps dans le département de Dakar ? Peut-être qu’il serait trop tôt de l’affirmer, mais durant son intervention, le secrétaire général du Ps qui rencontrait les coordinations du département n’a cessé de l’encenser tout comme Jean Baptiste Diouf.
Mais Tanor est un diplomate de formation. Dans son discours aussi. L’usage de ses mots n’est souvent pas anodin. Là où il qualifie de «grand poids» l’apport du maire de Grand-Dakar lors des Législatives dans la victoire de Benno bokk yaakaar à Dakar, celui de l’édile de Plateau est élevé en rang de «pesant d’or». Qu’en est-il de l’intéressé ? Est-il candidat pour diriger le Ps dans le département ? Alioune Ndoye n’exclut pas d’assumer cette charge. «Nous allons vers des renouvellements. Nous ne pouvons pas prétendre avoir des responsabilités ailleurs que dans le département de Dakar. Donc, nous estimons légitime d’y prétendre toute responsabilité, mais cela ne peut avoir de valeur que s’il y a l’assentiment des militants de notre propre base d’abord, et ensuite de nos autres camarades. Nous avons 18 coordinations à Dakar qui doivent se renouveler. L’important au­jourd’hui, au-delà de celui qui dirige ou pas, c’est de réussir à les renouveler, arriver à massifier le parti à Dakar et y asseoir son leadership. C’est une bataille que nous comptons gagner ensemble, main dans la main, au-delà des individualités. C’est en exacerbant ces individualités qu’on est arrivé à des crises», a dit M. Ndoye.
Des «individualités» exclues, mais qui n’ont pas affaibli le Ps dans le département, d’après Jean Baptiste Diouf. «On a organisé cette forte mobilisation pour montrer que le département de Dakar est encore dans le parti vivant et avec des objectifs clairs, c’est-à-dire se remobiliser pour gagner toutes les échéances à venir. Le Ps ne s’est jamais affaibli parce que nous avons toujours la même dynamique. Depuis cette fronde, le parti a toujours gagné à Dakar», souligne le maire de Grand-Dakar.
bgdiop@lequotidien.sn