Pour mieux représenter et défendre les intérêts du secteur privé sénégalais dans les discussions avec le gouvernement, les dirigeants du Conseil national du patronat du Sénégal (Cnp) et de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) ont signé, hier, un protocole de réunification. Désormais, ces deux principales organisations du patronat entendent parler d’une seule voix pour mieux jouer leur rôle de créateurs d’emplois et de richesses.

 

Par Ousmane SOW – Le secteur privé sénégalais franchit une étape décisive vers l’unité avec la signature, hier, d’un protocole de réunification entre le Conseil national du patronat du Sénégal (Cnp) et la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes). Cette fusion, qui a été bien accueillie par les deux organisations patronales du pays, vise à renforcer la représentativité des entreprises sénégalaises et à défendre leurs intérêts dans les discussions avec le gouvernement. Evidemment, ce rapprochement permettra aussi de renforcer le secteur privé, souvent critiqué pour son manque de cohésion. «Nous devons apprendre de nos erreurs du passé pour essayer de ne pas reconduire les mêmes. Nous devons apprendre à nous écouter, à nous entendre, à nous unifier. Nous devons apprendre aussi à se dire que l’atomisation de nos structures ne peut pas être une voie pérenne capable d’atteindre un monde globalisé. Nous devons apprendre aussi à parler avec nos autorités pour que l’économie prenne sa place fondamentalement dans le développement de nos pays», a déclaré le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes).

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Pour Adama Lam, cette réunification arrive à un moment stratégique, en phase avec les récentes évolutions de la gouvernance du pays. «Le pays a fait un virage ces derniers mois dans sa gouvernance globale. Et il était temps aussi que ces entreprises saisissent cette opportunité pour nous questionner profondément», fait-il savoir. Il rappelle que cette démarche avait été initiée par ses prédécesseurs, notamment feu Mansour Kama, qui avait entamé des discussions avec Baïdy Agne, président du Cnp. «Nous pensons que le moment est optimal pour que les entreprises sénégalaises puissent parler d’une seule voix», a-t-il insisté, tout en soulignant que le Mouvement des entreprises du Sénégal (Meds) sera également inclus dans ce processus d’unification. Pour Baïdy Agne, cette fusion permettra d’augmenter les capacités du patronat sénégalais à être une véritable force de proposition dans la mise en œuvre des politiques publiques. «Nous sommes très enthousiastes en vue de fusionner nos forces encore. Nous l’avons été bien sûr», confie-t-il.

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Baïdy Agne souligne que le Cnp et la Cnes, de par leur nature, étaient les mieux placés pour initier ce processus, mais il ajoute que les discussions s’étendront au Meds pour créer un cadre unitaire encore plus solide. Cependant, au-delà de cette unification des structures patronales, l’objectif est aussi d’améliorer l’organisation du secteur informel, qui constitue une part importante de l’économie du pays. «Nous avons comme objectif d’aider le secteur informel à s’organiser davantage. On est très enchantés, confiants, de mener à bout ce que nous sommes en train d’engager pour l’intérêt de l’entreprise sénégalaise, l’intérêt du Sénégal», précise Adama Lam.

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Dans son discours, il insiste également sur la nécessité d’une plus grande implication des entrepreneurs sénégalais dans leur propre pays. «Nous voulons que l’entrepreneur sénégalais soit un citoyen à l’aise dans son propre pays. Nous voulons que les leviers de commande d’une grosse partie de l’économie soient entre les mains des Sénégalais qui entreprennent. Cela interpelle l’Etat, mais aussi les hommes d’affaires que nous sommes», souligne-t-il. A l’en croire, c’est le pouvoir politique qui oriente l’action économique, mais c’est l’action économique qui peut décliner une action sociale. «C’est cela que nous voulons, et c’est cela aussi qui est annoncé par les autorités en termes d’orientation», conclut Adama Lam, rappelant que l’union fait la force et que c’est à travers cette union que le secteur privé pourra répondre aux attentes économiques du pays.