Le Lieutenant-colonel Ibrahima Coulibaly, chef de corps du deuxième Bataillon d’infanterie gambien, a affirmé jeudi que le Sénégal et la Gambie, deux pays qui partagent presque tout, constituent «un seul Peuple indivisible». «Le Sénégal et la Gambie, comme l’ont toujours indiqué nos ancêtres, sont un et indivisibles. Si le Sénégal est dans la paix, la Gambie aussi en profite bien. Si le Sénégal n’est pas en paix, nous, Gambiens, ne pouvons pas dormir, vice-versa», a-t-il notamment dit jeudi, au terme d’une rencontre de planification de patrouilles entre les armées sénégalaise et gambienne, dans le but d’assurer la sécurité au niveau de la frontière entre leurs deux pays.

Ceci, dans une volonté entre les deux chefs d’Etat d’établir une coopération opérationnelle, depuis 2017, mise en œuvre par les chefs d’Etat-major des deux pays frères. «Nos deux pays, de par la situation géographique, sont tellement proches que, parfois, on peut même être dans un des pays croyant qu’on se trouve dans l’autre. Si on se retrouve dans un autre pays avec des armes, sans que l’autre partie ne soit informée, ça peut créer des problèmes», a-t-il estimé.
D’où, selon lui, la nécessité entre les deux armées d’avoir un cadre d’échanges pour lever toute équivoque. «Et ces patrouilles mixtes entre ces deux armées sont une solution à l’insécurité au niveau de la frontière que nous partageons (…)», a-t-il dit. «Pour passer à l’exécution, les deux chefs d’Etat-major des deux pays ont décidé de se rencontrer périodiquement et de planifier avant de conduire des activités opérationnelles avec des patrouilles mixtes le long des 192 kilomètres de frontière que la Zone militaire numéro 3 du Sénégal a avec la Gambie», a expliqué le Colonel Diouma Sow.

Commandant de la Zone militaire numéro 3, il a signalé que l’objectif, c’est d’améliorer la sécurité, d’être plus proche des populations au niveau des zones frontalières et de montrer à tout le monde ce «bel exemple» de coopération opérationnelle entre les forces armées sénégalaises et gambiennes. «Les menaces sont pratiquement les mêmes, notamment celles liées à la sécurité physique et aux trafics de tous genres qui se passent à travers les frontières, et les petits litiges qu’il peut y avoir entre populations riveraines de la frontière», a souligné le Colonel Diouma Sow. Au cours de cette rencontre de deux jours, les deux parties ont échangé et fait le point pour retenir toutes les zones de vulnérabilité de part et d’autre de la frontière. Elles ont ainsi défini les objectifs, après avoir décliné les menaces, décrit des zones d’effort qui polarisent des points-clés qui seront visités par les patrouilles déjà planifiées de commun accord. «Ces points-clés se trouvent aussi bien en Gambie qu’au Sénégal. Nous avons défini les effectifs qu’il faudra, c’est-à-dire tout ce qui est besoins en termes de ressources humaines, logistique. Parce que ce sont les deux armées qui vont participer et, naturellement, si on définit les points-clés, les zones d’efforts, les itinéraires vont suivre», a-t-il indiqué. Pour une meilleure opérationnalité de ces patrouilles mixtes, les deux armées comptent s’appuyer sur l’existant au niveau de la frontière, a assuré le Colonel Sow pour expliquer la présence des autres éléments des Forces de défense et de sécurité qui sont en permanence dans ces zones cibles. Il s’agit précisément de la gendarmerie, des Eaux et forêts et de la police, parce que «la mission est une et globale», a-t-il indiqué. «Aussi, chacun peut avoir un traitement qui lui est spécifique par rapport à ces questions de sécurité. C’est pourquoi, sur autorisation du chef d’Etat-major des armées, on les a invités.»
Aps