Le ministre des Pêches et de l’économie maritime, Alioune Ndoye, a indemnisé hier une vingtaine de pêcheurs de Fass Boye, impactés par l’incursion de trois bateaux étrangers en décembre 2019 dans leur quai de pêche, détruisant des pirogues et emportant du matériel.Par Ndèye Fatou NIANG( Correspondante)

– Après Lompoul, dans la région de Louga, une vingtaine de pêcheurs de Fass Boye, premier centre de pêche artisanale du département de Tivaouane, ont reçu leur indemnisation, suite à l’incursion de trois bateaux étrangers dans leur quai de pêche en décembre 2019, détruisant des pirogues et emportant du matériel. Une enveloppe de 15 millions de francs Cfa leur a été remise, lundi, par le ministre des Pêches et de l’économie maritime. Alioune Ndoye, qui estime que ledit montant «va permettre de couvrir une bonne partie, mais pas tous les dégâts», annonce «l’octroi de dix moteurs aux pêcheurs de Fass Boye», pour ainsi «couvrir toute la valeur perdue en matériel». Dans la même lancée, le ministre a invité les pêcheurs d’éviter d’aller en mer et de se faire justice, «quelle que soit la gravité des dégâts subis». A ses yeux, une telle attitude «est très dangereuse. Leur vie est plus importante que le matériel en question». Et donc, «il faut toujours essayer d’abord de noter l’identité des bateaux ou de filmer tout bateau pris en train de pêcher dans des zones interdites et de remonter l’information aux autorités compétentes, qui feront ensuite le nécessaire». La preuve, poursuit-il, «à Lompoul, quand les pêcheurs nous ont remis les éléments, nous avons pu détecter, dans la journée, les bateaux en question. Et nous avons ensuite imposé à ces bateaux de quitter la mer et de revenir en quai. Ils ont été arraisonnés et nous les avons obligés de payer pas moins de 30 millions de francs Cfa au niveau de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc)».
Outre cette invite, Alioune Ndoye estimant la flotte sénégalaise à 129 bateaux, 31 navires de l’Union européenne et un navire capverdien en 2020, renseigne que «certains de ces bateaux n’ont pas encore vu renouveler leur licence cette année parce que n’ayant pas encore rempli les conditions requises». Pour dire que «l’Etat du Sénégal est en train de travailler à réduire considérablement les bateaux qui pêchent dans les eaux sénégalaises parce que la mer nous l’impose». Laquelle mesure, poursuit-il, va aussi concerner la pêche artisanale. En plus, il a rassuré les acteurs que les moyens de surveillance des côtes sénégalaises sont en train d’être renforcés, avec notamment l’acquisition d’un avion et l’équipement de la Marine nationale, ces derniers jours. «Pour la première fois, le Sénégal a son propre avion, flambant neuf, équipé de toutes les technologies pour surveiller la mer. L’avion a été même livré au Sénégal. C’est l’Armée française qui nous a toujours appuyés dans ce sens.» Mieux, ajoute-t-il, «le marché des six navettes de surveillance qui étaient tombées en panne depuis des années a été signé. Un financement nous a été octroyé par le Président pour que ces navettes puissent être réparées.»
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