Le Sénégal dispose d’un système d’information géographique centralisé pour améliorer la gestion des ressources halieutiques. Cet outil conçu par l’Usaid avec l’appui du Centre de suivi écologique a été transféré hier au ministère de la Pêche et de l’économie maritime.
Les conflits notés dans le secteur de la pêche entre le Sénégal et les pays frontaliers ne se poseront probablement plus. Le Sénégal dispose désormais d’un Système d’information géographique (Sig) centralisé. L’outil conçu par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (Usaid) a coûté 140 millions de francs Cfa avec l’appui du Centre de suivi écologique (Cse). Il contient des informations relatives par exemple aux limites des zones de pêche. «Ce qui peut permettre de gérer les conflits entre communautés», a commenté Dieynaba Seck du Ces, qui a présenté l’outil hier à la cérémonie marquant le transfert officiel de cette technologie entre la mission de l’Usaid au Sénégal et le ministère de la Pêche et de l’économie maritime. Le Sig renferme également des informations sur les couloirs migratoires et les zones de reproduction et de refuge des poissons. «Ce qui est aussi très important pour la gestion durable de la pêche au Sénégal», indique Mme Seck, selon qui le Sig est le résultat de sept années de recherches, de concertations et de synergie entre les différents acteurs. L’outil qui va aider à la prise de décision à l’intention des techniciens et autres gestionnaires de la pêche au Sénégal est d’autant plus important que sa mise en place intervient dans un contexte de prospection et d’exploitation des ressources gazières et pétrolières au Sénégal. «Là où on exploite le pétrole, c’est là où les pêcheurs se rendaient. Donc quand ce système donne des informations sur les zones où se trouve le pétrole, il va falloir que les pêcheurs l’évitent. Cela contribue déjà à taire les tensions qui pourraient voir le jour», a dit Abdoulaye Ndiaye. Le coordonnateur national du Conseil local de pêche artisanale (Clpa) se réjouit du fait que le système va aussi contribuer à une meilleure gestion des pêcheries. «Quand le pêcheur sait que la période de reproduction de telle espèce se place à tel temps et qu’il ne doit pas aller dans cette zone, cela va contribuer à une pêche durable et responsable des acteurs», explique M. Ndiaye.
Le repos biologique en vigueur depuis le cinq juillet jusqu’au cinq août concerne la zone de Fass Boy-Mboro. Il y a aussi l’interdiction de la pêche nocturne des sardinelles sur toute la côte à partir de Yarakh jusqu’au Cap Skirring, soit toute la franche côtière du Cap Manuel jusqu’à la frontière sénégalo-bissau guinéenne. L’arrêté continue jusqu’au 30 septembre 2018. Le système d’information géographique est accessible à tout le monde. Reste à savoir si les pêcheurs pourront se l’approprier et utiliser les informations si l’on sait que la majorité d’entre eux ont des capacités limitées par leur niveau d’instruction.
«Nous voulons, à travers ce système, appuyer l’élaboration et la mise en œuvre de plans de gestion durable des ressources halieutiques au Sénégal», a expliqué Robert Clink, directeur adjoint par intérim de la mission de l’Usaid au Sénégal.
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