Des peines d’emprisonnement pour les pêcheurs s’adonnant à la capture de juvéniles. C’est une alternative qu’a brandie samedi, le ministre des Pêches et de l’économie maritime, Pape Sagna Mbaye, pour décourager cette pratique qui impacte négativement la préservation de la ressource. «Nous avons parlé, heureusement que ça vient d’eux-mêmes (les acteurs de la pêche), des mesures à prendre pour lutter contre cette pêche des juvéniles. Dans l’ensemble des zones maritimes protégées, nous avons vu une abondance de juvéniles, ce qui augure d’une très bonne campagne de pêche, mais il faudrait laisser ces juvéniles se développer», a souligné le Mpem lors d’une rencontre avec les acteurs du milieu. «Ils ont dénoncé certaines pratiques des acteurs de la pêche artisanale qui se permettent d’attaquer les nurseries, ce qui n’est pas admissible. La Direction de la surveillance des pêches est à pied d’œuvre pour pouvoir ar­raisonner l’ensemble de ces pirogues et leur infliger les amendes qu’il faut», a poursuivi M. Mbaye. «Il n’est pas exclu également des peines d’emprisonnement, parce que ce sont des actes criminels qui sont posés et qui sont inacceptables», a-t-il ainsi mis en garde. Le ministre avait convié, pour une toute première, les représentants des 42 Comités locaux de la pêche artisanale (Clpa) du pays pour des échanges inclusifs et participatifs sur la pêche artisanale. «Nous avons recueilli l’ensemble des doléances, les aspirations légitimes, parce que nous avons un secteur où il y a 83% des captures. Donc, ce sont nos meilleurs interlocuteurs», a-t-il expliqué à la fin de la rencontre, qui a permis de déboucher sur un dialogue permanent entre l’Administration centrale et les acteurs à la base.

Il a en effet été arrêté la tenue, tous les 4 mois, d’une réunion entre le bureau des Clpa et la tutelle, ainsi que la tenue de deux assemblées générales par année. «A la fin de chaque année, on va faire une évaluation par rapport au chronogramme qu’on s’est fixé», a rajouté M. Mbaye au nombre des mesures prises.

La rencontre a été l’occasion de faire le tour de tous les problèmes qui minent le secteur. «Il s’agit de la gestion de la ressource, de la gestion des conflits, de la préservation des ressources, de la sécurité en mer, du statut des pêcheurs», a égrené comme problèmes, Mariam Diaw, 2e vice-coordinatrice du réseau national des Clpa. Elle a salué la tenue de la rencontre qui est un début pour la résolution des problèmes auxquels les acteurs font face.
Par Alioune Badara NDIAYE Correspondant – abndiaye@lequotidien.sn