Dans un rapport intitulé «Coût de la destruction», Greenpeace a alerté sur l’ampleur de la surexploitation des espèces maritimes en Afrique de l’ouest. «La Fao estime que l’Afrique de l’Ouest, appelée la zone 34,  a le taux d’espèces surexploitées le plus élevé au monde», a souligné mardi, Ahmed Diamé, le chargé de campagne océan à Green­peace disant cité ledit rapport. Il a estimé ce taux d’exploitation de l’ordre «d’environ 54%» tout en décriant le pourrissement de la situation consécutif à l’inertie des autorités face au problème. «Les mesures nécessaires ne sont pas prises pour arrêter la pêche illégale qui est en train de détruire les océans de l’Afrique de l’Ouest et plonger les communautés de pêcheurs dans l’insécurité alimentaire, mais également dans le chômage», s’est-il plaint. «17 navires avaient été pris en flagrant délit et 11 avaient été arraisonnés pour transbordement illégal, activités enfreignant les conditions définies par leur licence de pêche, utilisation d’engins de pêche non autorisés et prélèvement d’ailerons de requins, entre autres infractions. Malgré la lourdeur des délits, ces 17 bateaux, qui sont la plupart du temps, chinois, coréens du Sud, mais aussi de l’Union européenne, six mois après, sont toujours autorisés à pêcher dans les eaux ouest-africaines», a déploré en ce sens le chargé de campagne, pour s’offusquer du manque de rigueur des autorités. Un constat qu’il a dit avoir fait lors d’un périple ayant mené Greenpeace, entre février et avril 2017,  au Cap-Vert,  en Mauritanie, en Guinée-Bissau, en République de  Guinée, en Sierra-Leone et au Sénégal.  Pour mieux faire face à ce fléau qui menace lourdement  les eaux marines ouest-africaines, M. Diamé appelle à une synergie dans l’action.  «Il est important d’abord pour les gouvernements de se mettre ensemble pour gérer la ressource. Individuellement, ils n’y parviendront pas, parce que l’essentiel des ressources sont des ressources partagées», a-t-il fait remarquer. A l’occasion de la Journée mondiale de la pêche célébrée mardi, Greenpeace était venu à la rencontre des pêcheurs de la commune de Diokoul (Rufisque ouest) pour porter son plaidoyer contre la surpêche et  la pêche illégale au large de l’Afrique de l’Ouest.
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