PECHE – Projet Go-Wamer sur la gestion des ressources : Plaidoyer pour la pérennisation des bonnes pratiques
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Le projet Go-Wamer «Gouvernance, politiques de gestion des ressources marines et réduction de la pauvreté dans l’Ecorégion» est arrivé à terme. Ce programme, qui s’est déroulé entre 2013 et 2017 dans 7 pays de la région ouest-africaine, a obtenu des résultats dans le cadre de la gestion durable des ressources halieutiques. Hier, lors de la rencontre de présentation des réalisations de ce programme, il a été souligné l’importance pour les Etats de pérenniser ces acquis, mais aussi d’aller vers l’harmonisation de leurs législations.
Le projet Go-Wamer «Gouvernance, politiques de gestion des ressources marines et réduction de la pauvreté dans l’Ecorégion» a réalisé des résultats probants. Ce programme mené entre 2013 et 2017 a couvert 7 Etats : Le Sénégal, la Gambie, la Mauritanie, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, la République de Guinée et la Sierra-Leone. Lors d’une rencontre sur la présentation des réalisations et activités de ce projet, il a été montré qu’il a à son actif «plusieurs expériences réussies». Il a été ainsi cité le renforcement de la coopération et de l’intégration régionale et sous régionale avec l’élaboration d’une stratégie de gestion des stocks partagés de la sardine des estuaires, l’amélioration des activités de surveillance et de la lutte contre la pêche Illégale, non-déclarée et non-réglementée (Inn) avec l’achat de vedettes de surveillance (une par pays), 5 opérations sous régionale de surveillance des pêches qui se sont déroulées entre 2013 et 2017 ayant permis de contrôler 245 navires et d’en arraisonner 19, l’appui à la gestion durable des aires marines protégées, entre autres.
Vu les efforts qui ont été faits dans le cadre de ce programme, sa prolongation a été souhaitée. Seulement pour le ministre de la Pêche et de l’économie maritime, «ce n’est pas bien pour l’Etat quand il y a un projet» de demander son renouvellement plusieurs fois. D’après Oumar Guèye, «il appartient aux Etats de s’organiser pour les continuer», parce que ces projets doivent être considérés comme moyen d’impulser les bonnes pratiques. «Nous pouvons et nous allons les continuer pour atteindre les objectifs escomptés», a-t-il assuré.
Vers l’harmonisation des législations
S’agissant de l’harmonisation des législations des pays concernés par ce programme, M. Guèye renseigne qu’il y a un instrument dénommé «la Commission sous régionale des pêches qui regroupe les 7 Etats, apte à continuer ce projet». «La Commission a pris ce dossier en main pour aller vers une harmonisation. La décision sera d’ordre politique, il appartiendra aux chefs d’Etat de donner des instructions pour que dans le cadre de la Commission sous régionale des pêches que nous puissions harmoniser nos codes», a-t-il expliqué.
Lors de cette rencontre, le ministre de Pêche et de l’économie maritime a aussi relevé que le Sénégal perd 150 milliards de francs Cfa par an à cause de la pêche Inn. Raison pour laquelle, souligne-t-il, la réglementation a été corsée «pour lutter efficacement contre cette pêche illégale». A en croire M. Guèye, les amendes infligées «aux bateaux pirates sont revues à la hausse, minimum 500 millions quand nous arraisonnons un bateau, maximum 1 milliard avec confiscation du bateau». De même, il ajoute qu’il y a «l’augmentation des tailles minimales de capture». D’après le ministre, par exemple, «la sardinelle péchée à 12 cm et aujourd’hui péchée à 18 cm, le mérou Thiof péché à 20 cm et aujourd’hui péché à 40 cm» pour permettre aux espèces de se reproduire avant de les capturer. Selon lui, tout ceci c’est pour que «la gestion durable des ressources halieutiques soit une réalité». Partenaire de ce projet, l’Union européenne (Ue), par la voix de son ambassadeur au Sénégal, a beaucoup insisté sur l’adoption des bonnes pratiques en matière de gestion durable des ressources marines et côtières. Selon Joaquin Gonzalez-Ducay, «c’est un devoir moral envers nos enfants». «Nous devons les ouvrir la voie vers un futur plus durable. Tout le monde doit apporter sa contribution, car ceci ne concerne pas uniquement les ministères et les institutions. Il s’agit de la bataille des générations actuelles et futures. C’est une question de survie», a-t-il dit.
dkane@lequotidien.sn