Le 30 juin 2023, Le ministre saoudien du Hadj et de la Oumrah a décliné les dates importantes du pèlerinage 2024 et déclaré que ce sera pour la première fois dans l’histoire de l’organisation du Hadj, que les préparatifs démarrent à un stade aussi avancé. Il a exhorté les pays à commencer dès à présent les préparatifs du Hadj prochain, afin d’assurer d’excellents services aux hôtes d’Allah.
C’est dans ce cadre que la date du 16 septembre 2023, correspondant au 1er Rabi Al-Awwal, a été retenue pour le début en Arabie Saoudite, des réunions préparatoires avec les acteurs du Hadj et l’ouverture du portail électronique pour la saisie des données des futurs pèlerins.

Décision importante sur l’emplacement à Mina et Arafat
Le ministre du Hadj et de la Oumrah, le docteur Tawfiq Al-Rabiah, a déclaré qu’il n’y aura plus d’attribution de zones spécifiques pour les pays sur les lieux saints pour le Hadj 2024. La priorité sera donnée, lors de l’attribution d’espaces pour Mina et Arafat, aux pays qui prennent les dispositions et remplissent les conditions des accords bilatéraux, et achèvent tôt tous les préparatifs du Hadj. Les années passées, les pays occupaient des positions plus ou moins fixes, selon d’autres critères.

Gare aux pays et aux pèlerins retardataires
En 2024, ce sera le premier venu, le premier servi. Les pays qui ont l’habitude de remplir tardivement les conditions exigées, notamment le versement de la caution financière, la contractualisation avec l’Autorité générale de l’aviation civile et l’enregistrement des pèlerins inscrits, sont avertis. Les futurs candidats au pèlerinage aussi doivent noter que ceux qui attendront comme à l’accoutumée, le début du Ramadan, prévu cette année le 10 mars, pour s’y atteler, risquent d’être forclos.

Télescopage entre organisation du pèlerinage et élection présidentielle 2024 au Sénégal
Au moment où le Sénégal va vivre des moments intenses en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024, l’Arabie Saoudite fixe la date limite du processus d’attribution de l’hébergement des pèlerins à la Mecque et à Médina pour exactement la même date et le même jour, et commence la délivrance des visas à partir du 1er mars.
Souhaitons que nos autorités prennent à temps les décisions idoines pour éviter au Sénégal d’être parmi les derniers servis, qui occuperont les tentes très loin des stations Jamrat en dehors de Mina (vers Musdalifa) ou qui tout simplement verront beaucoup de leurs pèlerins dormir à la belle étoile. La raison est simple : le nombre de pèlerins augmente alors que la surface de Mina n’est pas extensible, en attendant des solutions en hauteur.

Accorder encore plus d’importance à l’organisation du pèlerinage à la Mecque
Pour marquer l’importance accordée à l’organisation du Hadj, au début de l’indépendance du Sénégal, le Président Mamadou Dia avait tenu à participer et accompagner personnellement les pèlerins en 1961. Durant les années suivantes, Le Président Léopold Sédar Senghor assistait au départ des bateaux pour saluer les pèlerins, afin de donner à l’événement un caractère solennel. Cette époque est révolue ! Maintenant, ce sont nos ministres des Affaires étrangères ou leurs collègues de l’Intérieur qui viennent à l’aéroport pour saluer les pèlerins. En dehors de quelques exceptions comme cette année, ces autorités se faisaient souvent représenter, alors que l’Etat doit marquer de sa présence ces importants moments de la vie de la Nation. Heureusement que les présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall ont eu à effectuer un pèlerinage durant leur magistère, même si c’est fait à titre privé, loin des pèlerins et des organisateurs du Hadj.
A défaut d’un ministère chargé des Affaires religieuses, pourquoi pas un Ministre délégué général aux pèlerinages (toutes confessions confondues) chargé de gérer tous les évènements religieux, sans s’impliquer dans le convoyage dévolu aux privés ? Ceci aurait l’avantage de faciliter le protocole au niveau de l’Arabie saoudite.
Souhaitons que Monsieur le président de la République, Mme la ministre Aïssata Tall Sall qui a donné du punch et de l’entrain au Hadj 2023 en écoutant et en collaborant étroitement avec les organisateurs privés du Hadj, ainsi que le Dr Aboubacar Sarr, Délégué général au pèlerinage aux lieux saints de l’islam, un homme du sérail en qui les acteurs du Hadj ont beaucoup d’espoir, sauront relever les défis.
Cheikh Bamba DIOUM
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