L’exemple de la Vierge Marie devrait inspirer tous les croyants et les politiciens en particulier, à aspirer et travailler pour la paix.Par Alioune Badara CISS –

La messe solennelle du 135ème pèlerinage marial de Popenguine a été célébrée hier dans le nouveau sanctuaire en chantier, ouvert spécialement pour ce pèlerinage. Cette an­née, c’est le diocèse de Tambacounda qui était à l’honneur. D’ailleurs, c’est l’Evêque de Tambacounda, Mgr Paul Abel Mamba Diatta, qui a dirigé cette messe solennelle dont le thème du pèlerinage de cette année porte sur la Visitation de la Vierge Marie à sa cousine Elisabeth : «Comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ?»

Accueilli par des chants liturgiques de la coordination des chorales de Tambacounda, plongeant les fidèles dans une ferveur religieuse, l’Evêque de Tambacounda, dans son homélie, a commencé à demander à Marie, la grâce de la paix pour notre monde, en Ukraine, au Soudan, la paix pour le Sénégal qui traverse une zone de turbulences. «Agité en ce moment par des vents contraires et des courants politiques opposés ou violents qui nous inquiètent. Demandons-lui avec foi et ferveur de nous obtenir de son fils Jésus, cette grâce pour notre pays, pour nos communautés et pour nos familles. Que la vierge de Popenguine, trône de la sagesse, inspire nos leaders et nos dirigeants de tous bords à faire preuve de discernement et de sagesse pour privilégier la paix, la concorde nationale», a prié  Mgr Mamba Diatta.

Il a également invité, dans cet élan de la recherche de la paix, le pouvoir comme l’opposition à préserver le bien commun, sauvegarder l’intérêt général du Sénégal et travailler à son unité et à son vivre-ensemble.

Pour ce faire, dira-t-il, les fidèles doivent se souvenir de leur engagement baptismal «à être toujours des artisans de paix, à être bâtisseurs d’unité de communion entre les enfants d’un même pays et les enfants du même Père Créa­teur», a indiqué Mgr Diatta.

Revenant sur le thème de la 135ème édition du pèlerinage marial de Popenguine, il a rappelé aux fidèles que le récit de la Visitation d’où est tiré ce thème ne parle ni de Zacharie ni de Joseph, les deux époux de Elisabeth et de la Vierge Marie, qui attendent de donner la vie. «Ce qui réduit à quatre le nombre des acteurs de cet événement heureux à savoir les deux mères enceintes, la vierge Marie et sa cousine Elisabeth. Dans la première lecture que nous avons entendue, tirée du Livre de la Jeunesse, c’est par la faute d’une femme que l’humanité a désobéi à Dieu et cette fois-ci aussi, c’est par l’acceptation et l’obéissance entre deux mères que le monde a droit au salut. Deux mères et deux futurs enfants à naître, Jésus, le sauveur, et Jean Baptiste, le précurseur. Mais, il ne faudrait pas oublier le 5ème acteur de la scène qui, bien qu’invisible, est cependant bien présent et actif. En fait, il est le moteur principal de la Visi­tation de Marie à sa cousine Elisabeth. C’est le Saint-Esprit que la Vierge Marie vient de recevoir à l’annonciation et qui anime également Elisabeth et l’enfant qu’elle porte.»

S’adressant à l’assistance, il a souligné que les catholiques viennent de recevoir hier à la Pentecôte, «le Saint-Es­prit,  aussi bien les anciens que les nouveaux confirmés, pas pour rester inactifs. Marie nous donne l’exemple. Quand on a reçu le Saint-Esprit, c’est pour agir, c’est pour bouger, pour aller vers les autres. C’est cet Esprit reçu qui a poussé la vierge Marie à se mettre en chemin, à la rencontre des autres, sa cousine Elisabeth, Za­charie, le futur Jean-Baptiste, et le voisinage et se mettre à leur service. Et nous qui venons  de vivre la Pen­tecôte et qui avons reçu le don du Saint-Esprit, quelle est la suite de notre itinéraire maintenant ?», interroge Mgr Paul Abel Mamba Diatta.

A l’en croire, la réponse se trouve dans l’exemple de Marie, pour découvrir sa véritable vocation dans l’Eglise et dans la société.
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