Les Rohingyas n’ont pas la tête à la fête. En moins d’une semaine, ils ont dénombré plus de 400 morts dans un feu qui a ravagé plusieurs habitations dans l’Est de la Birmanie. Une situation qui ne peut plus perdurer. Dakar et Istanbul ordonnent la communauté internationale d’y mettre fin à travers un communiqué.

La Oummah islamique et la communauté internationale doivent se mobiliser pour «mettre fin à cette situation tragique et grave que vit la minorité musulmane des Rohingyas opprimée au Myanmar (en Birmanie)». C’est «l’appel pressant» que les Présidents sénégalais Macky Sall et turc Recep Tayyip Erdogan ont lancé dans un communiqué après avoir échangé sur la situation par téléphone.
Vendredi dernier, alors que la majorité des musulmans fêtaient l’Aid el-Kébir, les Rohingyas, une communauté musulmane vivant principalement dans l’Etat d’Arakan, une subdivision administrative sur le littoral Est de la Birmanie, souffraient le martyre. Plusieurs villages ont été détruits par le feu près de la frontière birmane, occasionnant plus de 400 morts. C’est la conséquence du conflit ethnique entre bouddhistes et musulmans issus de la minorité des Rohingyas dans un pays où les premiers nommés représentent 90% de la population. La communauté qualifiée par l’Onu comme «une des minorités les plus persécutées dans le monde» accuse l’Armée birmane d’être l’auteur de ces exactions, ce que dément le gouvernement. Ainsi, près de 60 mille Rohingyas ont quitté la Birmanie en une semaine pour rejoindre le Bangladesh, selon le Haut-commissariat de l’Onu, pour fuir les combats. Qui ont bloqué environ 20 mille personnes tentant de rejoindre le Bengladesh. Le Pape François a appelé, via son compte tweeter, «à défendre les Rohingyas».
Les violences ont commencé avec l’attaque il y a huit jours d’une trentaine de postes de police par la rébellion naissante de l’Arakan rohingya salvation army (Arsa) qui dit vouloir défendre les droits de la minorité musulmane rohingya. Depuis, l’Armée birmane a lancé une vaste opération dans cette région très pauvre et reculée, poussant des dizaines de milliers de personnes sur les routes, au risque d’une crise humanitaire.  Et 12 mille civils bouddhistes de l’ethnie rakhine ont également été déplacés.

 mgaye@lequotidien.sn