L’analyse de la météo politique au Sénégal par les temps qui courent, marquée par une atmosphère polluée par un débat vicié et souvent volontairement tronqué sur l’article 27 de la Constitution, relativement à l’éventualité d’un deuxième quinquennat, ne peut pas ne pas mettre en évidence l’existence d’un projet politique, entre autres, qui donne des sueurs froides à tout observateur averti et soucieux du devenir de notre pays, de notre Nation. En effet, ce que certains artificiers du landerneau politique développent comme offre de projet de société, constitué essentiellement de litanies souvent surannées dans un contexte de mondialisation, de rêves hallucinants ou utopistes, de déconstruction et de réinvention de la roue, enrobées dans des stéréotypes, des slogans, avec un discours martial, irrévérencieux à tous égards, ne rassure guère sur l’avenir de l’Etat de Droit, de la République et de la Démocratie.
Oui, la dictature sinon la tyrannie viennent au galop et il ne fait aucun doute, aujourd’hui, à la lumière du discours, des comportements et actes que posent certains acteurs et leurs affidés, si demain, certains projets politiques arrivaient à être avalisés par une majorité de citoyens insouciants et politiquement peu avertis. Ce serait à n’en pas douter, la fin de la Démocratie, de la liberté d’expression, de l’Etat de Droit au Sénégal (mais qui sait pour notre legs religieux et culturel, notre souveraineté nationale ?). Il urge un sursaut patriotique national pour arrêter les dérives et de la même manière que le monstre d’hier a été neutralisé quand il s’est agi de vouloir monarchiser la République, il faut étouffer la pieuvre d’aujourd’hui en mode tentaculaire au sein d’une jeunesse désespérée, d’une certaine presse timorée, d’une certaine Société civile affairiste et opportuniste, mais surtout au sein de réseaux sociaux dévastateurs des mœurs, des us et coutumes, de la moralité des personnes y compris des dignitaires religieux et enfin, d’une certaine intelligentsia irresponsable et en mal d’audience.
Bon Dieu, dans quel pays sommes-nous et où va-t-on ? Avec une classe politique incapable d’offrir une alternative programmatique sérieuse, sinon des stratagèmes pour l’alternance mécanique au pouvoir, avec une Société civile spécialiste du mélange de genres, avec une presse pyromane, préoccupée plus par les émotions des uns et des autres que des faits. Avec ces acteurs-clés de la démocratie dans tout pays, mais surtout de la paix et du progrès social, mais qui, paradoxalement au Sénégal, clament haut et fort qu’ils ne s’intéressent pas à des bilans au profit des populations, mais plutôt à des places au banquet (Alternance politique) ?
Dans quel pays sommes-nous ? Où va-t-on ? Quand l’on n’est qu’un simple aspirant et l’on se permet de promettre la guillotine à tous ceux qui ont précédé aux affaires et l’embastillement à tous ceux qui ne partagent pas les mêmes idées ? Quand on fait tomber tous les mythes des pouvoirs et on désacralise toutes les institutions jusqu’à celles de défense et de sécurité et l’on laisse faire. Que va-t-on alors gérer et avec qui si toutefois un tel projet arrivait à prospérer ? Et que fait ou dit la Société civile censée être le rempart de l’Etat de Droit, défenseure des populations ? La fine bouche si elle n’accompagne pas ? Et la presse privée ? Relayer à souhait en lieu et place de condamnations de ces coups de Jarnac répétés contre l’Etat, si elle ne porte pas les auteurs de telles agressions, en triomphe.
En sus du désordre social qu’un tel projet de la terre brûlée et du reniement des engagements antérieurs de l’Etat vis-à-vis des autres Etats ou autres entités va engendrer, les risques d’isolement et de retour au Moyen âge, à défaut de changement moins rassurants de lobbies d’hypothécaires sont réels. Enfin, l’utopie réside dans le mépris ou l’ignorance de l’écart entre tout projet politique et la disponibilité des compétences et aptitudes à transformer celui-ci en projet sociétal, mais plus particulièrement du fossé entre celui en dehors du pouvoir et l’économie politique ou la réalité du pouvoir. Celui-ci repose sur des mythes qu’il est maladroit de commencer par détruire. L’on risque inexorablement d’y laisser sa peau si d’aventure l’on y accédait dans ces conditions.
Ô Patriotes de mon pays, les défis auxquels fait face notre pays sont nombreux et coriaces dans une géopolitique du butin, exacerbée par des crises multiformes majeures, qui commande un leadership politique affirmé et une expérience de l’Etat et une expertise dans les affaires, éprouvée, pour éviter à notre pays un basculement de Charybde en Scylla. Restons vigilants, mobilisés et soudés dans l’intérêt supérieur du pays et des populations et combattons partout le braconnage politique aux fins d’ambitions personnelles. La politique a ses lettres de noblesse gravées au Fronton de la République et de l’Etat de Droit.
Walmaakh NDIAYE
Observateur politique
wandiaye@gmail.com
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